Des affrontements ont eu lieu jeudi 30 mai dans la soirée à Bastia entre des militants nationalistes et les forces de l'ordre pour la deuxième soirée consécutive, conséquence d'une vague d'interpellations dans le cadre d'un attentat à la voiture-bélier contre la sous-préfecture de Corte en 2012.
De violents affrontements à Bastia
Jeudi dans la soirée, plusieurs heures d’incidents entre manifestants et forces de l’ordre, on troublé le centre-ville de Bastia. Les militants entendaient protester, comme ils l’ont fait la veille, contre la série d’interpellations qui a mené aux gardes à vue des derniers jours. Les affrontements, d’abord cantonnés au quartier du commissariat, ont débordé dans le centre-ville et jusqu’à la place du Marché pour prendre fin aux alentours de 23h00.Une banque, située à proximité immédiate de la place Saint-Nicolas a été endommagée par un début d'incendie et des tirs accidentels de gaz lacrymogène ont atterri dans un appartement du centre ville occupé par deux femmes et leurs enfants.
Un journaliste reporteur d'images de France 3 Corse a été grièvement blessé par la détonation d'une grenade alors qu’il filmait les événements. Le tir proviendrait, selon plusieurs témoignages des forces de l'ordre. Touché à l’oreille gauche, il a été été hospitalisé au Centre hospitalier de Bastia.
Ces affrontements ont également fait une dizaine de blessés légers parmi les forces de l'ordre. Au total, vingt-et-un policiers et gendarmes ont été blessés lors des heurts avec les manifestants, mercredi et jeudi soirs à Bastia, annonce vendredi le ministère de l'Intérieur.
Deux mises en examen
Deux jeunes militants de la Ghjuventù Indipendentista, Stéphane Tomasini et Nicolas Battini ont été mis en examen vendredi 31 mai pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et incarcérés dans les maisons d'arrêt de Fresnes et de la Santé.Ils étaient entendus depuis mercredi à Paris par le juge anti-terroriste Gilbert Thiel, dans le cadre d’une commission rogatoire concernant deux attentats commis en 2012 contre la sous-préfecture et l'Office de l'environnement de Corte, ainsi que la découverte de ce que la justice a qualifié "d'une cache d'armes" toujours à Corte.
Les trois autres personnes placées en garde à vue au palais de justice de Paris depuis lundi ont été remises en liberté. A Bastia, les cinq personnes entendues au commissariat depuis lundi ont été tour-à-tour libérées.
Une volonté de "casser du Corse"
Dans un communiqué publié mercredi, le syndicat étudiant nationaliste Ghjuventù Indipendentista, avait condamné les méthodes appliquées par "la justice coloniale " et la volonté de "la police politique" de faire "du chiffre" et de "casser du Corse".Exigeant "la libération de la totalité des interpellés", Ghjuventù Indipendentista s'est dit prêt à "répondre à l'État jacobin par l'usage de la force", en critiquant par ailleurs la visite du ministre de l'Intérieur Manuel Valls prévue la semaine prochaine.