"Nous ne nous laisserons jamais impressionner par les menaces", a réagi le ministre, interrogé par la presse après la publication ce mardi d'un communiqué d'une branche dissente du FLNC. Invité de Corsica Sera, Manuel Valls répond aux questions de Stéphane Usciati.
Le ministre de l'Intérieur se serait sans doute bien passé des communiqués clandestins qui ont jeté une ombre sur une visite destinée à répondre à la vague d'homicides depuis le début de l'année, onze sur cette île de 310.000 habitants (contre 19 en 2012).
Mais aussi à rassurer les élus et la population sur ses propos, très critiqués dans l'île, sur la violence "enracinée dans la culture" locale.
Il s'en est de nouveau pris mardi à la "mafia" qui sévit en Corse, où être maire, "c'est plus difficile qu'ailleurs".
Il a révélé que "quinze personnalités" sont "protégées" par la police.
Le ministre de l'Intérieur a rencontré lundi soir des élus souvent proches de la majorité: l'UMP et les élus nationalistes- les "grincheux" comme il dit sans les nommer - l'ayant boudé.
"Il faut parler de mafia" en Corse " car il y a une emprise sur l'activité économique. Ne pas en parler, c'est ajouter au malheur de l'île.
Il faut nommer les choses. La tolérance zéro est au coeur de la démarche que nous menons. Personne ne doit se sentir à l'abri", selon lui."Le combat sera long", a-t-il prévenu avant d'appeler les Corses à parler car il faut des "preuves" pour arrêter les "tueurs" et leurs "commanditaires".
Le ministre n'est pas venu les mains vides. Il a signé la troisième tranche du plan exceptionnel d'investissements (PEI) né en 2002 des "accords Matignon" du gouvernement Jospin dans le but de soutenir des projets économiques, culturels
ou de formation.
Ce plan d'un montant global de 2 milliards d'euros dont 1,4 venant de l'Etat, court jusqu'en 2022.