Dix-huit personnes ont été interpellées jeudi et vendredi (12-13 septembre) à Marseille et en Corse dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic d'armes et de stupéfiants entre le continent et l'île. Dix d'entre elles sont en garde à vue à Marseille, huit à Bastia.
Un syndicaliste de la SNCM, "pivot du trafic"
Parmi elles, figure un marin de la SNCM, Camille Abboche, secrétaire général adjoint du syndicat CFTC, interpellé à Marseille, présenté de source proche de l'enquête comme "l'un des pivots du trafic".La garde à vue des 18 personnes - 15 suspects et trois de leurs épouses – devrait durer jusqu'à lundi pour les premiers interpellés et jusqu'à mardi pour les autres.
Elles sont soupçonnés d'avoir acheminé ou participé à un trafic d'armes et de drogue à bord de bateaux de la compagnie, selon une source proche du dossier.
Dix d'entre elles sont en garde à vue à Marseille, huit à Bastia
Le principal mis en cause, âgé de 35 ans, a été interpellé jeudi près de l'Ile Rousse en Haute-Corse, en train d'effectuer une transaction portant sur des armes et des stupéfiants avec un marin de 49 ans, a-t-on précisé de source proche de l'enquête.
Les autres personnes, dont deux conjointes de suspects, ont été arrêtées dans la foulée. La plupart sont connus des services de police. "Ils avaient l'air de monter en puissance, notamment du côté corse", a-t-on ajouté, soulignant qu'il s'agissait de jeunes "malfaiteurs de moyenne importance".
Huit personnes sont entendues au commissariat de Bastia. A l'issue des gardes à vue, plusieurs d'entre elles pourraient être déférées lundi à Paris, pour être présentées au juge instructeur.
100.000 euros, un kilo de cocaïne, six armes à feu
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont mis la main sur 100.000 euros en liquide, un kilo de cocaïne, et au moins six armes à feu. Des comptes bancaires ont été également saisis.La valeur marchande de la cocaïne s’établirait entre 175.000 et 275.000 euros à la revente au détail, selon un enquêteur.
Parmi les armes saisies, les policiers ont découvert deux revolvers de gros calibre, deux pistolets automatiques 22 long rifle et 7,65 mm, de nombreuses munitions, un fusil de chasse calibre 12, un fusil d'assaut autrichien de marque Steyr muni d'une lunette de visée et d'un bipied, une carabine 30/30, et un pistolet Glock porté par l'un des individus interpellés.
Les enquêteurs disposent d'éléments matériels suffisants pour caractériser l'association de malfaiteurs en bande organisée, le trafic d'armes et stupéfiants en bande organisée, et le port et transport d'armes, a-t-on ajouté de source proche de l'enquête.
L'enquête, instruite par la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée, chargée des affaires de grand banditisme), a démarré à l'automne 2011. Elle est menée par la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Marseille et la direction régionale de la PJ en Corse, en coopération avec l'Office central de lutte contre la criminalité organisée (Oclco).