Un éleveur de la plaine d'Oletta, soupçonné d'être à l'origine depuis l'été 2012 de vingt-neuf incendies et deux tentatives dans la région de Saint-Florent (Haute-Corse), a été mis en examen jeudi 19 septembre et placé sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt de Borgo.
Douze mises à feu reconnues
Jean-Laurent Massari, 40 ans, avait été interpellé mercredi par la brigade territoriale de la gendarmerie de Saint-Florent dans le cadre d'une information judiciaire portant sur une série de vingt-cinq incendies commis dans la région depuis l'été 2012.Déféré jeudi matin au parquet de Bastia, l'éleveur dans la région du Nebbio, a été mis en examen pour "destruction par incendie de nature à causer des dommages corporels et des dommages irréversibles à l'environnement".
Lors de sa garde-à-vue, Jean-Laurent Massari aurait reconnu douze mises à feu, dont deux départs de feu mardi dernier, a indiqué le procureur de la République à Bastia, Dominique Alzeari.
Le 17 septembre, alors que le vent soufflait en rafales à plus de 100 km/h, deux incendies se sont déclarés à Oletta et St-Florent, mobilisant deux trackers, un bombardier d'eau et une quarantaine de pompiers. Sept hectares de maquis ont été brûlés.
Une allumette glissée dans une cigarette
Lors de sa garde à vue, l'éleveur aurait avoué aux enquêteurs être "pris de pulsions incendiaires" et qu'il procédait également à des écobuages car "ceux qui étaient effectués par la mairie étaient mal faits", a précisé Dominique Alzeari.Jean-Laurent Massari aurait également donné des précisions quant à son mode opératoire, "une allumette glissée dans une cigarette", l'ensemble jeté dans le maquis.
L'enquête, démarrée il y a un an, a été menée par le groupement de gendarmerie de Haute-Corse. Elle s'était orientée vers le suspect alors que son véhicule avait été aperçu à proximité de nombreux incendies.
Jean-Laurent Massari a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Borgo. L'éleveur est passible d'une peine de 15 ans de prison et de 150.000 euros d'amende.