Ce que l'on sait de l'interpellation de deux individus armés après des menaces de mort contre un agent pénitentiaire de Marseille

Deux individus armés et cagoulés ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi à Marseille. Ils se trouvaient à proximité de l'habitation d'un agent pénitentiaire de la prison des Baumettes, menacé de mort depuis plusieurs jours.

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Dans la nuit du dimanche 1ᵉʳ au lundi 2 décembre, deux " jeunes individus" ont été interpellés à proximité de la prison des Baumettes à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Les suspects se trouvaient également non loin de l'habitation d'un cadre de l'établissement pénitentiaire qui subit depuis plusieurs jours des menaces de mort. France 3 Provence-Alpes vous détaille ce que l'on sait de cette affaire, révélée par Le Parisien.

Un contrat lancé sur la tête d'un cadre pénitentiaire 

Les deux jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années, qui se trouvaient à bord d'une voiture ont été interpellés dans la nuit par la brigade anticriminalité. "Ils ne se sont pas arrêtés, ils ont foncé et se sont enfuis. Ils étaient cagoulés et avaient une arme de poing et un grand couteau", précise à France 3 Provence-Alpes, Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale. Les intentions précises des deux individus ne sont pour le moment pas connues, ils sont actuellement en garde à vue.

Mais, lorsqu'ils ont été retrouvés, les deux individus se trouvaient aussi non loin de l'habitation d'un agent pénitentiaire. Ce dernier serait victime de menaces de mort depuis quelques jours selon Le Parisien Un contrat sur sa tête, de 120 000 euros, circulait sur les réseaux sociaux depuis récemment. Une enquête a été ouverte par la brigade criminelle en début de week-end, après cet appel au meurtre qui diffusait aussi l'adresse de l'agent, précise le média.

"On est face à des individus qui avaient la volonté d'aller au bout, l'arme de poing était armée, la cartouche était engagée dedans. Il était prêt à être utilisé", ajoute Bruno Bartocetti, responsable du syndicat SGP Police.

"Gaby" de la DZ Mafia, commanditaire présumé

Toujours selon les sources du Parisien, cet appel au meurtre a débuté après que Gabriel O, considéré comme l'une des têtes de l'un des plus gros gangs de trafiquants de Marseille, la DZ mafia, s'en est pris à la directrice de la prison des Baumettes. Il aurait contesté ses conditions de détention. Le vendredi précédant le week-end de l'interpellation des individus, il est aussi passé devant une commission, dont faisait partie le cadre pénitentiaire qui a été menacé de mort. Son placement à l'isolement a alors été décidé.

Aussi surnommé "Gaby", l'homme de 29 ans, est un ex-tueur à gages chargé du recrutement des petites mains, incarcéré aux Baumettes. Présentés comme les nouveaux chefs de la DZ Mafia, Gabriel O., Amine O. et Mahdi Z dirigent leurs opérations depuis leur cellule respectives, via leurs téléphones portables.

"Gaby" est également mis en cause dans l'affaire d'extorsions de fonds et les menaces de mort sur des messageries cryptes qui vise le rappeur marseillais SCH, dont un proche a été abattu par un commando en août dernier à La Grande-Motte.

Plusieurs affaires d'actions très violentes leur sont imputées. Le trio a instauré une nouvelle méthode d'expansion, basée sur les assassinats avec de jeunes tueurs à gages recrutés grâce à des messageries cryptées sur les réseaux sociaux. L'enquête en cours doit établir ou non le lien entre les menaces de mort à l'encontre de l'agent pénitentiaire, Gabriel O et la DZ mafia. Même si de nombreux éléments "semblent s'orienter vers la DZ mafia", selon des sources policières interrogées.

Un nouveau coup de filet a d'ailleurs été mené ce lundi 2 décembre par la police judiciaire de Marseille et par les gendarmes à l'encontre de la DZ Mafia. Vingt-et-une personnes ont été placées en garde à vue, dont six déjà détenues. Cette opération a eu lieu trois mois après la mort d'un proche du rappeur marseillais SCH, dans une fusillade devant une discothèque de la Grande-Motte dans l'Hérault.

Une "première" inquiétante 

Le contrat mis sur la tête d'un agent pénitentiaire "est une première, les paliers se franchissent, déclare Jessy Zagari, délégué régional de FO justice, ces menaces sont très inquiétantes". Pour le syndicaliste Rudy Manna "un nouveau cap a été franchi vers la mexicanisation et ses gangs".

Les syndicalistes se souviennent cependant de l'assassinat du juge Michel à Marseille, le 21 octobre 1981, par des trafiquants de drogue. Le magistrat luttait contre le trafic de drogue et la French Connection. "Si on retourne sur ce chemin-là, tout est possible...", ajoute Rudy Manna.

"Ce n'est pas la première fois que les agents sont menacés ou intimidés à l'intérieur des prisons et parfois à l'extérieur, mais la tournure est beaucoup plus violente depuis un an. Il faut vraiment que l'Etat réagisse et que des moyens supplémentaires soient mis", ajoute Jessy Zagari.

 

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