L'assemblée territoriale a adopté le 27 septembre un projet de réforme visant à mentionner l'île dans la Constitution pour lui accorder une plus grande décentralisation. Retour sur ce vote historique avec le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni.
Le rapport d'une Commission des compétences législatives et réglementaires sur un projet de réforme institutionnelle a été adopté vendredi par une large majorité de 46 voix sur 51 à l'assemblée dont la majorité est de gauche.
Seuls trois élues du groupe de la Gauche républicaine et deux élus communistes ont voté contre le texte, au terme de deux jours de débats.
Selon ce projet qui devra être validé par une réforme constitutionnelle, il s'agit de tenir compte des contraintes auxquelles est soumise la Corse, dans des domaines tels que la fiscalité et la maîtrise foncière notamment, et de surmonter les obstacles institutionnels auxquels elle se heurte pour adapter la loi.
C'est l'article 72 de la constitution sur "les collectivités territoriales de la République" qui devrait ainsi être modifié.
"Dans ce débat, personne n'a perdu", ont souligné à l'unisson, à l'issue du vote, le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni, élu du parti nationaliste Corsica Libera, et le député UMP de Corse-du-Sud Camille de Rocca-Serra, du groupe de droite Rassembler pour la Corse.
Cette évolution institutionnelle ne manquera pas d'être évoquée lors de la première visite officielle de François Hollande en Corse, la semaine prochaine.
Les premiers échanges des élus corses avec le gouvernement devraient se dérouler avec la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, qui doit venir en Corse en octobre.
Le consensus sur la réforme institutionnelle a été plus large que lors du vote du 17 mai sur l'instauration de la co-officialité de la langue corse et du français.
Aucun élu n'avait alors voté contre, mais onze, de droite comme de gauche, n'avaient pas participé au vote et quatre s'étaient abstenus.
Le consensus sera plus difficile à obtenir lors des prochains débats à l'assemblée de Corse sur plusieurs dossiers majeurs comme le plan d'aménagement et de développement durable (Padduc) et les statuts du foncier et de résident dans l'île pour tenter d'enrayer la spirale spéculative et la flambée des prix.