L'avocat pénaliste Pascal Garbarini a été placé en garde à vue mercredi 9 octobre à Nanterre dans le cadre d'une enquête ouverte à Marseille visant la bande dite du "Petit bar" d'Ajaccio. Il a été libéré sans charges retenues à la fin de cette longue journée d'audition.
L'avocat corse a été placé en garde à vue en fin de matinée, à l'issue d'une convocation dans les locaux de la police judiciaire (PJ) à Nanterre.
Cette audition fait suite à une série d'interpellations qui ont visé fin septembre une dizaine de membres présumés de la bande du Petit Bar, dont Me Garbarini est l'avocat.
Plusieurs membres de la bande du "Petit bar", dont le chef présumé, Jacques Santoni, 35 ans, qui a été incarcéré, ont été mis en examen la semaine dernière pour associations de malfaiteurs, extorsion de fond et blanchiment par un juge de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs, chargée des dossiers de criminalité organisée).
Selon Le Monde, une personne entendue en garde à vue dans les tout premiers jours d'octobre aurait déclaré sans le nommer qu'un avocat aidait des membres présumés du "Petit Bar" dans des opérations financières. L'audition s'est terminée hier (mercredi) en début de soirée, l'avocat est ressorti libre sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.
Un autre membre présumé du groupe, Pascal Porri, a été incarcéré. Déjà mis en examen pour l'assassinat, en 2012 à Ajaccio de l'avocat Antoine Sollacaro, il avait déjà été interpellé en avril dernier à Paris chez Me Garbarini dont la compagne a un lien de parenté avec Pascal Porri.
L'avocat avait alors été entendu par les enquêteurs, mais comme simple témoin.
Avec Jacques Santoni, Pascal Porri, 40 ans, est soupçonné notamment de blanchir de l'argent sale en le plaçant dans divers commerces, en particulier dans la Cité impériale.
Début octobre, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait salué un "coup décisif" porté à cette bande après l'incarcération de son dirigeant présumé, Jacques Santoni, et la mise en cause de trois autres personnes présentées comme des "noyaux" de l'équipe.
Le dossier du "Petit bar" est suivi par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs, chargée des dossiers du grand banditisme, NDLR) dans le cadre d'une information judiciaire ouverte fin 2012 et instruite par le juge Christophe Perruaux.
La bande dite du "Petit Bar" avait fait son apparition sur la scène insulaire il y a une dizaine d'années avant de s'imposer dans la région d'Ajaccio après le décès accidentel de Jean-Jé Colonna, présenté comme le parrain du Sud de la Corse.