Briser l'omerta en matière de crimes organisés, c'est l'objectif du statut de "repenti" actuellement en préparation en France. L'hebdomadaire L'Express publie mercredi 23 octobre un entretien de Claude Chossat, ancien soldat du gang de la Brise de Mer, qui a raconté à la justice ce qu'il savait.
Claude Chossat, 36 ans, ancien compagnon de route de Francis Mariani, l'une des figures du grand bandistisme corse assassinée en janvier 2009, se livre dans les colonnes de L'Express où il raconte comment et pourquoi il a accepté d'indiquer à la police ce qu'il savait du gang bastiais de la Brise de Mer.
Mis en examen dans l'enquête sur l'homicide de Richard Casanova, tué en avril 2008 à Porto-Vecchio, Claude Chossat nie toute culpabilité et accuse alors Francis Mariani. Il le présente aux enquêteurs comme un pilier de la Brise de Mer.
Le témoignage de Claude Chossat concerne aussi le fonctionnement du cercle de jeu parisien Wagram, et plus largement les rouages de la "Brise de mer", au centre d'une vaste affaire de détournement de fonds.
Depuis ses déclarations, Claude Chossat vit caché. Dans un courrier, il accuse la justice d'être incapable de protéger qui que ce soit en Corse. "Pour moi et mes proches, c'est un calvaire" déclare-t--il.
Toutes ces déclarations ont été faites après la mort Francis Mariani, tué par une bombe télécommandée, le 15 janvier 2009 en plaine orientale.
L'article se termine par un appel à l'aide de celui qui fait figure de premier repenti de l'histoire du banditisme corse: "Tous les enquêteurs me disent : « vous avez fait le bon choix. » La réalité c'est qu'en France, après avoir collaboré avec l'Etat, vous n'avez aucune garantie."
Me Jean-Michel Mariaggi, avocat de Claude Chossat, a appuyé une demande d'obtention d'un statut de repenti, bien qu'officiellement ce statut très encadré, n'entrera pas en vigueur avant début 2014 en France.
Il permettrait de changer d'identité, d'obtenir une protection ou encore de refaire sa vie sous des cieux plus cléments.