Statu quo dans le conflit de la Société Générale. Les négociations entre direction et STC hiermardi soir ont échoué. Une délégation du syndicat qui proteste contre la mutation de deux salariés du continent en Corse, a été reçue par le Préfet de Haute Corse ce 13 novembre.
Mercredi soir, les négociations n'ont toujours pas permis de trouver une sortie à cette crise.
Les négociations ont repris ce mercredi 13 novembre à Bastia.
Mais le conflit perdure au sein de la Société Générale dont la direction n'a pas souhaité s'exprimer.
Le STC proteste contre la mutation de 2 salariés du continent. Le syndicat demande l'application d'accords privilégiant l'embauche locale.
De nouvelles négociations ont eu lieu le 12 novembre, mais elle n'ont pas permis de trouver une solution.
Un accord signé en 2009 pour favoriser l'emploi local
Au cœur du litige la mutation en Balagne de deux agents du groupe basés à Montpellier. Ces agents sollicitent une mutation en Corse, ce que la direction leur accorde.Problème selon le STC, en agissant ainsi la direction de la Société Générale fait fi des agents intérimaires qui travaillent dans ces agences depuis plusieurs mois et méprise un accord d’entreprise signé avec le syndicat FO en 2009.
Ce texte stipule que « la direction réaffirme son engagement de prendre en considération la situation du marché du travail, pour promouvoir le bassin d'emploi local, compte tenu des emplois à pourvoir". Cela concerne les postes de débutants, comme ceux de chargés d’accueil ouverts en Balagne.
En juin dernier le conflit avait rebondi aux prud'hommes, le STC obtient gain de cause mais en appel la Cour retoque cette décision. Le référé est annulé et les deux parties renvoyées de nouveau aux prud'hommes pour conciliation le 18 décembre prochain.
« Nous ne comprenons pas pourquoi la direction procède aux mutations avant cette conciliation » expliquent les élus du STC.
Ce à quoi la banque rétorque par la voix de son avocate Me Retali que « la Société Générale a préféré privilégier la mobilité interne, le STC s’y est opposé, la Cour d’Appel nous a donné raison rien ne peut empêcher la Société Générale de procéder ainsi, jusqu’à décision contraire ».
"Un pont d'or pour venir travailler en Corse"
Les syndicalistes – qui ont de nouveau saisi les prud'hommes - s’étonnent de cet empressement comme des « ponts d’or offerts à des agents de base pour rejoindre la Corse alors qu’ils sont eux-mêmes demandeurs de ces mutations ».Ces agents bénéficieraient selon le syndicat d’une « enveloppe mobilité » de 45 000€, un bonus inédit lorsqu’un changement de poste est effectué pour convenance personnelle.
A cela s’ajoute « une prime exceptionnelle » que la direction aurait eu du mal à justifier selon le STC. Le syndicat affirme n’avoir eu pour seule explication que le fait qu’ « il s’agit d’une erreur matérielle qui s’est glissée sur les deux contrats ».
Les deux agents assignent le STC et la banque en justice
Les deux employés ont assigné le STC et la Société Générale au Tribunal de Grande Instance de Montpellier où une audience est prévue le 26 novembre prochain.Ils demandent à la justice de reconnaître leur mutation conforme aux textes internes. Ils réclament au syndicat corse 10 000€ au titre du préjudice subi, à la banque la mise en œuvre de la mutation sous astreinte de 10 000€ par jour.
Une offensive judiciaire qui n'est pas de nature à apaiser les tensions avec le STC.
Le syndicat exprime ses interrogations dans un communiqué (à lire ci-dessous) publié ce lundi et rappelle sa détermination : "accepter ces mutations créerait un précédent qui fait qu'il n'y aurait plus d'embauches en local".
C'est dans ce contexte que les négociations devraient reprendre ce 12 novembre), date à laquelle les deux agents Montpelliérains doivent prendre leur poste en Balagne. Un dialogue qui s’annonce plutôt tendu.
Vendredi les grévistes ont obtenu le soutien des mouvements nationalistes Corsica Libera, Femu a Corsica et Ghjuventù Independentista. Ils appellent désormais la société civile à les rejoindre "pour faire valoir le droit à l'emploi local".
Une contre-publicité dont le groupe bancaire – qui représente 25 % des parts de marché dans le secteur en Corse - se serait bien passé...