Douze hommes liés au grand banditisme corse ont été condamnés jeudi 21 novembre par le tribunal correctionnel de Marseille à des peines allant jusqu'à 7 ans de prison ferme pour leur participation au racket de boîtes de nuit à Aix-en-Provence.
Les condamnations les plus lourdes ont été rendues à l'encontre des deux prévenus déjà incarcérés, Toussaint Acquaviva, 62 ans, et Jean-Pierre Anastasio, 48 ans, considérés comme des lieutenants du parrain corse Ange-Toussaint Federici, 53 ans, surnommé "le berger-braqueur de Venzolasca" (Haute-Corse).
Tous les deux ont écopé de 7 ans de prison et 10.000 euros d'amende, avec maintien en détention, ainsi que la confiscation de leurs comptes bancaires et produits financiers.
Le représentant du parquet Damien Martinelli avait requis 8 ans de prison contre Anastasio, décrit comme l'un des "patrons" qui "a joué un rôle décisif" et 7 ans de prison à l'encontre d'Acquaviva, décrit comme un homme "pas intéressé par l'argent" mais "craint" et dont "l'objectif est d'asseoir sa situation, son influence au sein du groupe".
Autre lourde condamnation, celle de Didier Guadagna, dit "Doudou", celui par qui l'affaire était arrivée, qui écope de quatre ans de prison ferme, une peine conforme aux réquisitions. Un mandat d'arrêt a été délivré contre lui. Mis en examen mais laissé libre, il ne s'était en effet pas présenté à l'audience, qui s'est donc entièrement appuyée sur ses PV d'audition.
Deux autres figures aixoises, Christophe D'Amico, 45 ans, collaborateur d'agent de footballeurs, décrit comme un professionnel du monde de la nuit aixoise et dont l'enquête a révélé le rôle central, et Yvan Facini, 45 ans, restaurateur d'origine corse, ont été respectivement condamnés à quatre ans dont deux avec sursis et cinq ans dont deux avec sursis, accompagné de mandat de dépôt pour Facini, le seul délivré à l'audience.
Les autres protagonistes ont écopé de peines allant de 18 mois de prison avec sursis à deux ans ferme, assorties d'amende et d'interdiction d'exercer une fonction publique ou l'activité professionnelle ou sociale dans le cadre de laquelle l'infraction a été commise.
Selon l'enquête, à compter de l'année 2005, Ange Toussaint Federici et ses amis ont repris à leur compte certains des établissements auparavant sous la coupe de Francis "le Belge" et de ses héritiers, les malfaiteurs allant parfois jusqu'à mettre la main sur l'établissement lui-même.
Federici, dont le nom a été largement cité dans cette affaire, n'a finalement pas été mis en examen par le juge d'instruction selon lequel l'enquête "n'a pas permis de démontrer qu'il a continué à percevoir les fruits du système qu'il a mis en place et que sa réputation a fait perdurer", selon l'accusation.