Début du procès d'Andy, rejugé pour le meurtre de sa famille en Corse

Le jeune Andy, 20 ans aujourd'hui, qui a tué par balles, à l'âge de 16 ans, ses parents et ses frères jumeaux en Corse en 2009, jugé "irresponsable" en première instance, comparaît en appel devant la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône à partir du 5 décembre.

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Un procès vraisemblablement à huis clos

Jugé en novembre 2012 "irresponsable pour un trouble mental ayant aboli le discernement au moment des actes" par la cour d'assises des mineurs de Corse-du-Sud, il est depuis hospitalisé, comparaîtra libre et, probablement, à huis clos, en raison de son âge au moment des faits.

Le jeune homme ou le parquet peuvent cependant demander la publicité des débats, et la cour y faire droit. En première instance, Andy avait demandé que l'audience soit publique, mais la cour avait refusé après l'opposition des parties civiles et du parquet.

Le huis clos ne débutera en tout état de cause qu'après la composition du jury, jeudi à Aix-en-Provence, quand la cour se penchera sur le fond de l'affaire.

Tuerie familiale dans la nuit du 11 août 2009

En novembre 2012, la cour d'assises des mineurs de Corse-du-Sud avait jugé Andy "irresponsable, pour un trouble mental ayant aboli le discernement au moment des actes", mais le parquet avait fait appel du verdict.

La famille du garçon, originaire du continent et décrite comme "harmonieuse et discrète" par ses proches, s'était installée dans le village d'Albitreccia, sur la rive sud du golfe d'Ajaccio. C'est là qu'au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, après une journée ordinaire, l'adolescent, âgé alors de 16 ans, s'était réveillé brusquement et avait décidé de quitter la maison.

Présenté comme un garçon sans problèmes, sportif, bon élève et bon camarade, il avait raconté le lendemain aux gendarmes s'être emparé, avant de partir, du fusil à pompe de son père, employé dans une petite entreprise de presse, et avoir tiré sur ses parents et ses frères endormis.

Entendant ceux-ci gémir, il était revenu les achever puis avait vidé un coffre-fort, dans la chambre des parents, contenant 2.500 euros et une montre de valeur.

Andy avait ensuite quitté le domicile familial avec du linge. Après s'être entaillé les veines, il avait, en pleine nuit, adressé à des amis des appels à l'aide par messages téléphoniques.

L'un de ses oncles le retrouvera la nuit suivante sur une plage des environs. Choqué, pieds nus et en short, le garçon avait erré toute la journée dans la campagne environnante.

"Je ne savais plus où j'étais"

"Je ne savais plus où j'étais. Je n'entendais plus rien et je voyais tout flou. Il y avait quelqu'un d'autre à ma place", dira-t-il aux enquêteurs.

Il racontera que ses pas l'avaient conduit vers le râtelier d'armes à feu de son père, qu'il avait eu envie de tirer et même "qu'il devait le faire".

Au procès, fin 2012, les débats tournèrent principalement autour de quelques incohérences entre les constatations et les déclarations d'Andy, mais surtout autour de l'abolition ou de l'altération du discernement du jeune homme au moment des faits. En effet, pendant l'instruction, trois collèges d'experts psychiatriques avaient donné des avis contradictoires.

Au terme de cinq jours d'audience, le jury pencha  finalement pour l'irresponsabilité, ordonnant son hospitalisation, contre l'avis du parquet, qui réclamait 18 ans de réclusion, et au grand dam des parties civiles.

Du procès en appel, les parties civiles attendent toutes, logiquement, la même chose, "la vérité", selon leurs avocats.

"On va essayer une dernière fois de lui faire dire la vérité", explique Me Lajia Fazai, qui représente la famille de la mère d'Andy, car "en réalité, on ne sait pas ce qui s'est passé cette nuit-là".

Les clients de Me Fabienne Boixel-Sanna, la famille du père, souhaitent qu'"Andy s'explique sur ce geste", estimant qu'il y a "forcément eu un élément déclencheur", qui n'est pas apparu jusqu'ici.

"Le procès (de première instance) a duré cinq jours. Si Andy a parlé pendant 20 minutes, c'est un maximum", déplore l'avocate.

"Il n'a pas de traitement, il fait du sport, il sort dans Avignon, il est normal!"​

Sept jours d'audience sont cette fois-ci prévus et le président de la cour d'assises d'Aix-en-Provence a ordonné deux nouvelles expertises sur l'état mental d'Andy, hospitalisé dans l'établissement psychiatrique de Montfavet, à Avignon.

Le jeune homme poursuit aujourd'hui des études en licence de biologie et ne suit pas de traitement médicamentaux, ce qui fait fortement réagir Me Fazai: "Il n'a pas de traitement, il fait du sport, il sort dans Avignon, il est normal!"

Me Marc Maroselli, l'un des avocats d'Andy, n'a pas pu être joint par l'AFP. Me Jean-Charles Vincensini, un autre de ses conseils, n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès.

Etant donné l'âge de l'accusé au moment des faits, le procès doit théoriquement se tenir à huis clos. En première instance, Andy avait souhaité des débats publics, mais les parties civiles et le parquet général s'y étaient opposés et la cour avait maintenu le huis-clos.
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