La cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône, qui juge en appel à huis clos le jeune Andy, accusé du meurtre de toute sa famille en Corse en 2009, a interrogé vendredi 6 décembre l'accusé sur sa vie avant le drame et doit aborder les expertises balistiques.
Andy, qui avait 16 ans lorsqu'il a tué ses parents et ses deux jeunes frères jumeaux à Porticcio (Corse du sud), a été longuement interrogé par le président de la cour Jacques Calmettes, ont expliqué les avocats lors d'une suspension d'audience.
"Lorsqu'il est interrogé, il répond, il parle", a souligné l'un de ses conseils, Me Romina Cresci, alors que les parties civiles avaient estimé que le jeune homme s'était peu exprimé lors du procès de première instance.
Avant de reprendre son audition vendredi après-midi, la cour devait entendre l'expert en armes et balistiques et devrait en particulier revenir sur la position dans laquelle ont été retrouvés les corps.
Le jeune homme a en effet toujours affirmé, pendant l'instruction et en première instance, n'avoir pas touché les corps de ses parents après avoir tiré.
L'analyse de la trajectoire du projectile s'était pourtant révélée en contradiction avec les autopsies.
"La position du corps a été modifiée post-mortem"
"Les caractéristiques des blessures étaient incompatibles avec la position du corps (du père) lors de sa découverte et impliquaient nécessairement une manipulation", selon l'expert médico-légal.
"La position du corps a été modifiée post-mortem", indiquait-il également au sujet de la mère.
Au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, Andy, un jeune homme jusque là sans problème, après s'être réveillé subitement, s'était emparé d'un fusil à pompe appartenant à son père et avait tué dans leurs chambres son père et sa mère, puis ses deux frères, des jumeaux âgés de 10 ans.
Il avait vidé le coffre-fort de la chambre de ses parents, contenant 2.500 euros et une montre de valeur, avant de quitter la maison. Il s'était ensuite tailladé les veines puis avait lancé en pleine nuit des appels à l'aide à des amis par téléphone.
L'un de ses oncles le retrouvera la nuit suivante sur une plage des environs, choqué, pieds nus et en short, après une journée d'errance. L'oncle conduira l'adolescent à la mairie où il racontera aux gendarmes avoir tué sa famille.