Des enfants fatigués, une réforme coûteuse: après un premier trimestre au rythme de la semaine de 4,5 jours, partisans et détracteurs de la réforme des rythmes scolaires s’opposent toujours. En Haute-Corse, cinq communes ont décidé d'appliquer la réforme Peillon depuis septembre.
Trois mois après sa mise en œuvre, la réforme des rythmes scolaires continue de faire des vagues. En Haute-Corse, seules cinq communes ont décidé de passer au nouveau rythme à la rentrée 2013.
Cela représente à peine un écolier sur trente-sept en Corse qui goutte depuis septembre, à quatre journées et demi d’école, dont le mercredi matin, et des activités périscolaires l'après-midi. Et premier constat, les enfants sont plus fatigués qu'avant, notent parents et enseignants.
"Ce que je note le plus, c'est une grande fatigue de mes élèves (...) moins d'attention et surtout une perte de référent, les enfants ne savent plus s'ils sont en présence de leur maîtresse ou de leur intervenant périscolaire" explique une enseignante.
Pourtant selon les chronobiologistes, la régularité dans les horaires de coucher et de lever du lundi au vendredi est pourtant moins fatigante. Et l'étalement des apprentissages sur 4,5 jours est censé mieux répartir la charge de travail.
Autre argument avancé contre, le coût de la réforme pour les collectivités locales. C'est faux répond le ministère de l'éducation nationale qui assure depuis septembre 2013 un suivi dans près de 4.000 communes ayant mis en place la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2013.
La gratuité est la règle quasi-générale dans les activités périscolaires (87,2 %). Dans les cas minoritaires où ces activités ne sont pas gratuites, leur coût est "progressif et modéré", selon le ministère de l'éducation nationale.
"Hors subventions, cela pourrait coûter à la mairie 25.000 euros à l'année pour les 180 élèves, ce qui est rien" selon Marie-Thérèse Olivesi, maire de San-Nicolao-di-Moriani, l'une des rares communes à avoir franchi le pas.
Un "rien" qui inquiète les communes plus importantes comme Bastia, qui devra y passer en septembre 2014, et où "il va falloir dégager d'importants moyens" pour financer les bus et les salles nécessaires à l'accueil des enfants du primaire, indique Toussainte Devoti, adjointe aux affaires scolaires à la mairie de Bastia.
"Et ce que nous attendons avant tout justement, c'est que le gouvernement les dégagent ces moyens." Pas si évident que cela, aux dires des syndicats, qui prônent pour les moins radicaux, un aménagement d'urgence de la réforme.