Un gendarme s'est donné la mort en bas de son logement à la caserne de l'Ile-Rousse avec son arme de service, un pistolet Sig Sauer 9mm. Le drame s'est produit dans la nuit du 29 au 30 décembre vers 2h30 du matin alors qu'il venait de rentrer de patrouille.
Les grilles de la gendarmerie de l'Ile-Rousse sont restées closes toute la matinée du 30 décembre et une feuille de papier scotchée à l’entrée de la gendarmerie indiquait que les locaux seraient fermés pour la mi-journée.
A Ile-Rousse, la brigade de gendarmerie (une trentaine de militaires) est sous le choc après le suicide d’un militaire. Père de famille, le gendarme a utilisé son arme de service de retour d’une patrouille de routine, dans l’enceinte même de la caserne.
D’après une source, "ce drame intervient dans un contexte personnel et familial douloureux". Une explication courante qui ne suffit pas, cependant, à éclairer une donnée peu connue: celle du nombre important de suicides dans la gendarmerie nationale. Le recensement de l’association "gendarmes et citoyens", animée par un major retraité de l’Arme fait état sur son site d’une soixantaine de cas relevés depuis 2011 à travers la France.
Selon Joël Allou, ancien gendarme et auteur d’un ouvrage consacré à la question (La souffrance au travail dans la gendarmerie nationale, éditions du Net, 2012), "chaque année en moyenne, trente gendarmes se suicident pour une population de 95.000 militaires, ce qui fait un ratio bien supérieur à la moyenne de toutes les catégories professionnelles, à l’exception des agriculteurs".
Pour l’ancien militaire, "si les causes d’un suicide sont toujours complexes, l’Institution devrait cependant se poser des questions sur ce problème qui dure". Le dernier suicide d’un gendarme en Corse remonte en juin 2012: un militaire avait mis fin à ses jours à Ventiseri.
Interview: Marie Savelli
Riveraine
Reportage: A.Albertini; P.Villaret; J.Ienco; L.Fernandez