Le mouvement initié par le syndicat nationaliste A Ghjuventù Indipendentista perdure. Des manifestations ont eu lieu à Bastia et Ajaccio ce vendredi 10 janvier. Trois lycéens, deux à Île Rousse et un à Porto-Vecchio se sont brûlés au visage en manipulant des produits inflammables.
Pour la troisième journée consécutive, de jeunes militants nationalistes et des lycéens bloquent l'accès à plusieurs établissements scolaires, notamment à Bastia, Borgo, Ile-Rousse Ajaccio, Porto-Vecchio et Sartène.
Les jeunes manifestants protestent contre la censure par le Conseil constitutionnel de l'arrêté Miot et demandent la co-officialité de la langue corse.
A Ajaccio, ce vendredi matin, 250 à 300 jeunes se sont rassemblés devant la Préfecture après avoir manifesté du lycée Laetitia au lycée Fesch. Cinq interpellations ont eu lieu à Ajaccio.
Parmi les interpelLés, seul un majeur était toujours gardé à vue en fin de journée vendredi au commissariat d'Ajaccio et les quatre autres sont mineurs,
a indiqué à l'AFP le Directeur adjoint de la Sécurité publique, le commissaire Christian Ghirlanda.
L'un d'eux sera convoqué ultérieurement et deux autres seront déférés devant le juge des enfants. Le dossier du quatrième mineur a été transféré en Haute-Corse où l'intéressé est scolarisé.
Un rassemblement était également prévu dans l'après-midi à Bastia où une jeune fille a été légérement blessée.
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Brûlés en mettant le feu
A Île Rousse, deux lycéens ont été brûlés au visage alors qu'ils essayaient de réactiver un feu allumé la veille dans un container. Ils ont été transférés à l'antenne médicale de Calvi. A Porto Vecchio également un jeune manifestant s'est brûlé en manipulant un produit inflammable. Le jeune homme, brûlé au visage et au bras lors d'un retour de flammes d'un feu allumé dans la rue, a été hospitalisé.
Le soutien de Femu a Corsica
Dans un communiqué en date du 10 janvier, Femu a Corsica apporte son soutien aux lycéens et aux jeunes mobilisés pour la défense des arrêtés Miot, de la langue, de la terre, et plus largement pour leur avenir. Nous leur demandons aussi -ajoute Femu a Corsica- de faire la preuve de leur esprit de responsabilité, pour que leur action ne puisse pas être dénigrée par les conservateurs.La réaction du recteur de l'académie de Corse
S’il est tout à fait compréhensible voire souhaitable que des lycéens s’intéressent à la vie de leur Cité , il n’est pas acceptable que la liberté première, celle d’aller et venir, soit bafouée. Il est indispensable dans une démocratie -a déclaré le recteur Michel Barat- que l’accès aux établissements scolaires soit totalement libre.Si cette situation regrettable devait perdurer, nous serions en droit de nous interroger sur les motivations réelles de certains manifestants. Leur action aurait-elle pour but d’exprimer une opinion ou plutôt un moyen de faire l’école buissonnière.
Je rappelle enfin qu’en ma qualité de Recteur, je n’admettrai pas que des élèves puissent être mis en situation d’échec notamment au baccalauréat, faute de temps d’enseignement suffisant."