Pour la deuxième journée consécutive, des lycéens ont bloqué jeudi 9 janvier l'accès à plusieurs établissements, notamment à Bastia, Ajaccio et Sartène. Ils protestent contre la censure par le Conseil constitutionnel de l'arrêté Miot et pour la co-officialité de la langue corse.
Jeudi matin, peu avant 9h une trentaine d'élèves s'est rassemblée dans le calme devant le lycée agricole de Sartène. Ils ont allumé un feu devant l'établissement et ont bloqué l'accès aux élèves, selon la responsable du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA).
Ils protestent contre la censure de l'arrêté Miot par le Conseil constitutionnel. Parmi les revendications figure la co-officialité de la langue corse.
Devant le lycée Giocante de Bastia sur des banderoles, on pouvait lire "A ghjuventù corsa vole un avvene" (la jeunesse corse veut un avenir, ndlr). "C'est inadmissible de payer 30% du prix d'un héritage (...) la langue corse se meurt on perd nos traditions, tout se perd" a indiqué un élève.
Cet élan de protestation a touché une grande part des établissements insulaires à Ajaccio, Borgo, Montesoro , Ile-Rousse, et Porto-Vecchio, selon le syndicat étudiant Ghjuventù Indipendentista, à l'origine de ce mouvement.
Fin décembre, le Conseil constitutionnel a annoncé qu'il rejetait une nouvelle fois la prolongation du régime fiscal dérogatoire dont bénéficie la Corse sur les droits de succession sur les biens immobiliers.
La co-officialité de la langue a été votée au mois de mai 2013 par l'Assemblée de Corse. Son application nécessite une révision de la Constitution actuellement en discussion entre les élus corses et le gouvernement.