Assassinat de Michel Bastiani-Mahjoubi : Antoine Santoni et Cédric Pieri condamnés respectivement à 16 ans et 13 ans de réclusion

Des peines de 15 et 17 ans de réclusion criminelle avaient été requises vendredi contre les deux hommes accusés de l'assassinat en 2008 de Michel Bastiani-Mahjoubi. Confusion à l'audience : Me Dupond-Moretti interrompt le réquisitoire.

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L'avocate générale Maryvone Caillibotte avait requis des peines de 15 et 17 ans de réclusion criminelle à leur encontre et leur avocats avaient réclamé leur acquittement.

En première instance, les deux accusés avaient été acquittés par la cour d'assises de Haute-Corse.


Meurtre avec préméditation 

Antoine Santoni, 48 ans, et Cédric Pieri, 29 ans, comparaissent depuis lundi pour le meurtre avec préméditation de Michel Bastiani-Mahjoubi dont le corps, criblé de chevrotine, a été retrouvé le 7 juin 2008 dans un ravin en contrebas d'une route départementale sur la commune d'Olmetta di tuda (Haute-Corse).

En première instance les deux accusés ont été acquittés par la cour d'assises de Haute-Corse mais le parquet général a fait appel et obtenu le dépaysement du dossier. Le procureur avait alors requis des peines de 18 ans contre Pieri et 25 contre Santoni.

L'avocat général Maryvonne Caillibotte a exprimé sa conviction sur la culpabilité des deux accusés en se fondant "sur des éléments de preuves et un faisceau d'indices" qu'elle a détaillés à l'audience tout en reconnaissant "qu'on ne connaitra jamais vraiment le mobile de cet assassinat".

Mais, a-t-elle précisé à l'adresse des jurés, "le mobile est juridiquement indifférent pour constater une infraction et n'est pas indispensable pour entrer en voie de condamnation".

L'accusation se fonde sur les aveux circonstanciés de Cédric Pieri qui a accusé Antoine Santoni d'être l'auteur de l'assassinat avant de se rétracter lors du procès de première instance.

Durant le procès en appel, Pieri a de nouveau clamé son innocence en mettant en cause deux hommes dont il dit ne pas vouloir livrer les noms par peur de représailles.

Santoni a affirmé n'être pour rien dans l'assassinat de Mahjoubi, affirmant avoir été son ami.

Dans ses réquisitions, la représentante du ministère public s'est attardé sur "ces aveux circonstanciés" en reprenant dans le détail la dizaine de fois où l'accusé les a réitérés, en garde à vue, devant le juge, en confrontation, devant les experts ou dans un mémoire demandant sa remise en liberté. Il expliquait alors avoir été "guidé par l'idée d'aider la police et de soulager sa conscience".


Rarissime : un avocat de la défense interrompt le réquisitoire

Chose rarissime aux assises, les réquisitions de l'avocat général ont été interrompues par l'avocat de l'un des accusés, Me Eric Dupond-Moretti, qui a accusé la magistrate de "tricher" alors qu'elle évoquait sans la citer une autre affaire pouvant influer sur la décision des jurés.
 
Après une coupure d'audience, il a déposé un mémoire pour acter l'incident.

Le verdict est attendu dans la soirée.
Compte rendu de Anne-Marie Leccia et Guillaume Leonetti

 

Incident rarissime en Cour d'Assises
Me Eric Dupond-Moretti, avocat de l'un des deux accusés jugés aux assises de Paris pour l'assassinat d'un restaurateur en Corse, a provoqué un incident d'audience en interrompant les réquisitions de l'avocate générale.

"Vous trichez Mme l'avocat général, c'est inadmissible", a-t-il lancé en provoquant l'indignation de la magistrate Maryvonne Caillibotte et de la présidente Catherine Katz qui a ordonné une interruption de l'audience.

La représentante du ministère public a provoqué la fureur de l'avocat en évoquant les résultats d'une autre affaire où des gendarmes auraient utilisé sans succès un appareil permettant théoriquement de détecter des traces de sang effacées.

Or, aucune trace de sang n'a été détectée par les enquêteurs sur le lieu où le corps du restaurateur, Michel Mahjoudi, a été retrouvé, dans un ravin en contrebas d'une route départementale, sur la commune d'Olmetta-di-Tuda.

Pour Me Dupond-Moretti, cette absence de sang est un élément clef pour remettre en question le témoignage à charge de l'un des accusés, Cédric Pieri, qui a accusé son client Antoine Santoni de l'assassinat, avant de se rétracter.

"Quelle pièce! quel dossier, c'est déloyal !", a lancé l'avocat à la représentante du ministère public à propos de son anecdote.

Après une courte suspension, l'avocat général a pu reprendre ses réquisitions dans le calme.
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