Les syndicats de policiers de Corse ont demandé lundi 31 mars au ministre de l'Intérieur Manuel Valls de débloquer un projet "incohérent et nuisible"
de réforme de l'organisation de la police judiciaire (PJ) en mixant police et gendarmerie pour lutter contre le crime organisé dans l'île.
"Seul l'arbitrage de M. le ministre de l'Intérieur semble pouvoir débloquer la situation", a écrit l'intersyndicale des services de PJ de Corse dans un communiqué rendu public le 31 mars. Le jour même où l'on apprenait la nomination à Matignon de Manuel Valls.
Une intersyndicale rassemblant dix organisations
Pour dénoncer le blocage de "ce projet incohérent et nuisible", les syndicats représentant tous les personnels de PJ ont refusé de participer à une réunion à la préfecture d'Ajaccio avec le préfet de région ou son représentant le coordonnateur pour la Sécurité en Corse du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).Le communiqué a été signé par dix organisations dont les deux syndicats de commissaires (SCPN et SICP), deux syndicats d'officiers, le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure (SCSI), Synergie Officiers, les syndicats de gardiens de la paix, Alliance, l'UNSA Police, Unité SGP Police - FO, ainsi que par les syndicats des personnels administratifs, techniques et scientifiques, le SNPPS-FAMI, Alliance - SNAPATSI et le SNIPAT.
L'INTERSYNDICALE NE PARTICIPE PAS AU CHSCT - POLICE
"Une précipitation inacceptable"
L'intersyndicale a voulu ainsi "placer l'administration face à ses responsabilités dans la conduite du dialogue social et professionnel" et "protester contre l'absence totale de concertation" à propos d'un projet que le ministère de l'Intérieur "veut imposer dans une précipitation inacceptable."Ce projet prévoit la création d'"Unités de lutte commune contre la criminalité organisée" (ULCOC) en Corse, aux Antilles et en Guyane pour lutter "contre les réalités criminelles spécifiques".
Ces unités mixtes seraient dirigées par la police en Corse et par la gendarmerie aux Antilles-Guyane.
Pour l'intersyndicale "la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme a demandé des efforts d'adaptation constants aux personnels de la PJ, soumis à une forte pression professionnelle et pénalisés par une interaction longtemps chaotique entre les services de sécurité."
Le projet de M. Valls "ne pourra que déstabiliser la mission et fragiliser les résultats de la police judiciaire elle même, mais également de tous les personnels qui y concourent", selon le communiqué.
Depuis ce 1 er avril, la question est de savoir quel sera la position du nouveau ministre de l'Intérieur du gouvernement Valls ?