Le Projet de Plan local d'urbanisme du Cap Corse va-t-il être annulé par le tribunal administratif de Bastia ? C'est en tous les cas ce qu'a demandé vendredi 11 avril, le rapporteur public près de ce tribunal et que les maires de quatorze communes espèrent. La décision sera connue dans dix jours.
Le document contesté est en gestation depuis dix ans. Pourtant, certains maires de la micro région le jugent mal préparé. Ange-Pierre Vivoni, maire de Sisco et président de l'association des maires de Haute-Corse, attend même la décision d'annulation avec impatience pour pouvoir renégocier un meilleur zonage pour son territoire.
"Des centaines de parcelles étaient agricoles et aujourd'hui elles sont en EBC (Espaces Boisés Classés, ndrl), mais moi je veux rendre ma commune agricole comme elle l'était dans les années 50", déplore Ange-Pierre Vivoni. Et pour être certain d'obtenir l'annulation d'un document qu'il refuse, le maire de Sisco est allé jusqu'à inscrire une zone artisanale en pleine espace remarquable.
Constituées en syndicat, quatorze communes du Cap Corse travaillaient depuis dix ans à l'élaboration d'un PLU intercommunal, devenu au fil des ans un véritable casse-tête pour leurs maires. "Les quatorze communes sont convaincues (...) qu'il faut dissoudre le syndicat et que chacun reprenne ses propres billes pour refaire son propre PLU."
Quoiqu'il en soit, la note est salée pour ces communes du Cap Corse qui auront dépensé 400.000 euros auprès d'un bureau d'étude "de mauvais conseil", selon le maire de Sisco et qui s'apprêtent à débourser quelques milliers d'euros supplémentaires pour disposer d'un document d'urbanisme applicable par commune.