Les concertations se poursuivent sur le projet prévoyant la création d' une "Unité de lutte commune contre la criminalité organisée" (ULCOC) en Corse. Une réunion est prévue à Ajaccio le 22 mai avec la directrice centrale de la PJ. Une seconde réunion, le même jour, est fixée à Paris.
Vingt et un jour avant la venue annoncée du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en Corse, les réunions fixées le 22 mai, simultanément à Ajaccio et Paris permettront-elles de débloquer le brûlant dossier concernant la réforme fusionnant police judiciaire et gendarmerie en Corse, aux Antilles et en Guyane ?
Nouvelle "descente" de Mireille Ballestrazzi en Corse
Seule certitude : l'administration a demandé qu'une réunion se tienne à la préfecture d'Ajaccio le 22 mai. Celle-ci aura lieu en présence de Mireille Ballestrazzi, la patronne de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
A Paris, le même jour, même heure, une réunion identique doit se tenir avec les bureaux nationaux des dix syndicats qui depuis quatre mois rejettent, avec une rare unanimité, le projet ULCOC.
A Ajaccio et Bastia le 15 avril dernier , l'intersyndicale des policiers avait fait entendre ce qu'elle pense du projet ULCOC présenté en janvier dernier par Manuel Valls .
Pour les policiers unanimes, le rejet est "total et global".
Les policiers réclament un projet alternatif élaboré en concertation
Le 26 mars dernier, l'intersyndicale des policiers expliquait avoir "renouvelé l'expression unanime de son rejet total et global du projet de réforme" consistant à créer une "structure commune de coordination" police/gendarmerie afin de lutter "contre les réalités criminelles spécifiques" dans ces départements.
"Aucune réforme, tant en Corse qu'aux Antilles et en Guyane -expliquait alors l'intersyndicale- n'est acceptable si elle ne repose sur un diagnostic partagé de la délinquance sur les régions concernées, un respect de la compétence et de l'engagement des personnels des services et une concertation réelle", ajoute-t-elle. "En conséquence, toujours dans l'attente d'un éventuel nouveau projet alternatif élaboré en concertation, (elle) se voit dans l'obligation de s'opposer fermement à celui qui nous a encore été présenté sans changement aujourd'hui", affirmaient les syndicats qui dénonçaient, le 23 mars dernier, un "dialogue de sourd".
Un "front du refus" et une unanimité rare chez les policiers
Dix organisations sont rassemblées dans l'intersyndicale qui interpelle le gouvernement depuis février dernier et présente un véritable "front du refus" réclamant un véritable projet en concertation.Elle comprend les deux syndicats de commissaires (SCPN et SICP), deux syndicats d'officiers, le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure (SCSI), Synergie Officiers, les syndicats de gardiens de la paix, Alliance, l'UNSA Police, Unité SGP Police - FO, ainsi que par les syndicats des personnels administratifs, techniques et scientifiques, le SNPPS-FAMI, Alliance - SNAPATSI et le SNIPAT.