Les contours de la reforme de l'organisation territoriale voulue par le Président de la République sont enfin connus. La Corse serait rattrapée par les autres régions jusqu'alors moins décentralisées, à moins qu'elle n'évolue de nouveau... Quelles sont les réactions dans l'île ?
Le président François Hollande a proposé lundi 2 juin de changer complètement l'organisation territoriale du pays en réduisant de 22 à 14 le nombre des régions et de réformer la Constitution pour supprimer les conseils généraux en 2020.
Élections territoriales en novembre 2015
Dans une tribune parue ce mardi 3 juin dans la presse régionale et intitulée "Réformer les territoires pour réformer la France", le chef de l'Etat préconise aussi un changement du calendrier électoral : les élections des conseils généraux (désormais appelés conseils départementaux) auraient lieu en même temps que les élections régionales.Elles se dérouleront en novembre 2015, soit huit mois plus tard que l'actuel calendrier. Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, l'a annoncé ce mardi 3 juin.
"Notre organisation territoriale a vieilli et les strates se sont accumulées (...) Le temps est donc venu de simplifier et clarifier", déclare François Hollande pour justifier ce chambardement. L'ambition n'est ni plus ni moins que de "transformer pour plusieurs décennies l'architecture territoriale de la République", écrit-il.
Le modèle corse calqué au détriment de la Corse ?
Concernant les régions, François Hollande propose de leur donner "davantage de responsabilités" pour les renforcer."Elles seront la seule collectivité compétente pour soutenir les entreprises et porter les politiques de formation et d'emploi, pour intervenir en matière de transports, des trains régionaux aux bus en passant par les routes, les aéroports et les ports.
Elles géreront les lycées et les collèges. Elles auront en charge l'aménagement et les grandes infrastructures", détaille-t-il en soulignant que la réforme doit conduire à "moins d'élus".
Des compétences déjà exercées en Corse. Une collectivité territoriale en pointe en matière de décentralisation, qui pourrait être ainsi rattrapée par les autres régions en la matière, à moins que son statut n'évolue comme le souhaite une majorité d'élus de l'Assemblée insulaire.
Il faudrait pour cela que la réunion du Congrès pour la modification de la Constitution - nécessaire à la réforme Hollande - intègre un volet corse, ce qui est loin d'être acquis.
>> Les premières réactions politiques en Corse en VIDEO
Jean Christophe Angelini, Président du groupe "Femu a Corsica"/ Aline Castellani, Présidente du groupe "Gauche Républicaine" à l'Assemblée de Corse, Pierre Ghionga Conseiller Exécutif