Le syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière a accusé mardi 10 juin à Ajaccio le gouvernement de ne pas vouloir "clairement reconnaître l'existence de la mafia en Corse" où le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve effectuera à partir de mercredi sa première visite.
"Nous souhaitons que l'on reconnaisse clairement qu'il y a de la mafia en Corse et que l'on nous donne les moyens, comme en Italie, de la combattre", a déclaré le secrétaire de FO Police pour la Corse-du-Sud, Raphaël Vallet, lors d'une conférence de presse.
Il a notamment déploré l'absence de moyens policiers "pour protéger les sources", le budget de la loi sur les repentis étant pour la France entière de seulement 500.000 euros .
"La question est de savoir où se situe le blocage", a souligné Raphaël Vallet, rappelant que, "jamais autant de gens n'ont été protégés qu'actuellement par la police en Corse depuis 1998, année de l'assassinat du préfet Claude Erignac qui fut suivi par une chasse effrénée aux militants nationalistes tandis que prospérait le grand banditisme.
FO Police et les autres syndicats seront brièvement reçus jeudi à Ajaccio par un collaborateur de Bernard Cazeneuve.
Le ministre de l'Intérieur, qui arrivera mercredi soir dans la capitale corse, dirigera jeudi matin à la préfecture une réunion des chefs des forces de sécurité dans l'île. Il y prononcera ensuite un discours sur "la place de l'Etat en Corse" devant les élus et les corps constitués.
Après un déjeuner à la Collectivité territoriale de Corse et des visites dans des casernes de gendarmerie, il se fera présenter à Corte (Haute-Corse) le dispositif de lutte contre les feux de forêt.
Avant de quitter l'île, jeudi soir à Bastia, il recevra, selon le programme du ministère, un "accueil républicain" par le nouveau maire de la deuxième ville corse, le dirigeant nationaliste Gilles Simeoni.