Le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), Paul Giacobbi et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont fermement condamné, jeudi 12 juin à Ajaccio, le mitraillage de la gendarmerie de Bastia, qui n'a pas fait de victime.
"Cet acte particulièrement grave intervient alors (...) qu'un processus de dialogue a été engagé entre le gouvernement et la représentation territoriale depuis plusieurs mois, sur des dossiers essentiels", a déclaré Paul Giacobbi, président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse.
Cette action, a-t-il ajouté" dans un communiqué, est "une tentative de déstabilisation à l'encontre du large consensus obtenu sur les questions constitutionnelles, linguistiques et foncières à l'Assemblée de Corse."
Bernard Cazeneuve, qui effectue sa première visite en Corse, a également condamné "avec la plus grande fermeté cet acte lâche" avant de présider à la préfecture de région une réunion des chefs des forces de sécurité intérieure déployées dans l'île.
Cette action mérite "la réaction la plus ferme", a dit le ministre qui a apporté son "plein et entier soutien" aux gendarmes et policiers, assurant que les auteurs du mitraillage seraient "arrêtés".
Le tir à l'arme automatique, qui n'a pas fait de victime, a été perpétré vers 04h30 sur la façade vitrée et un mur d'enceinte de la caserne de Montesoro à Bastia, qui abrite le groupement de gendarmerie de Haute-Corse. Parmi les 19 impacts relevés sur la façade vitrée, un se situait sur le vitrage protégé d'une pièce où des militaires assuraient la permanence opérationnelle du groupement de Haute-Corse.
"C'est un acte très lâche, car quand on touche une caserne on touche également aux familles des militaires" a pour sa part déclaré le colonel du groupement de gendarmerie de Haute-Corse, Didier Rahmani.
Bernard Cazeneuve, qui a déposé en début de matinée une gerbe à la préfecture sous la plaque à la mémoire du préfet Claude Erignac assassiné à Ajaccio en 1998, prononcera en fin de matinée un discours sur "la place de l'Etat" en Corse.