Après avoir talonné le 31 mai sur un haut-fond à sa sortie du port de commerce de L’Ile Rousse (Haute-Corse), le ferry Mega Express V a continué à naviguer deux jours, a confirmé vendredi 13 juin, la direction de la compagnie italienne Corsica Ferries.
Les faits sont survenus le samedi 31 mai. Lors de la manœuvre de sortie du port de L'Ile Rousse, l’équipage du ferry italien a bien ressenti une "légère vibration" a indiqué Pierre Mattei, directeur-général de Corsica Ferries France.
Le Mega Express V qui affiche 6,80m de tirant d'eau, vient d’accrocher le Danger de la Pietra, un haut-fond situé à la sortie du port, à 5,50m de profondeur, mais en dehors du chenal, ce que n’explique pas Pierre Mattei.
Le navire poursuit sa route pour Toulon avec ses passagers, avant de se présenter le lendemain matin à Bastia. Au moment d’entrer dans le port, le ferry est victime d’une panne de générateurs, "sans aucun lien avec l’incident de la veille", et reste une heure au large avant de finalement accoster, encadré par un remorqueur.
Deux jours de mer et quatre rotations
Le Mega Express V repart ensuite pour une nouvelle escale à L’Ile Rousse avant de rejoindre une fois encore Toulon. C’est seulement sur cette quatrième rotation en deux jours, que l’équipage aurait localisé une "légère entrée d’eau", selon Pierre Mattei.Dans un communiqué au directeur des ports de Haute-Corse, le Centre de sécurité des navires (CSN) évoque "de l’eau dans les cales à combustible (…), ainsi que dans les maille-vides (cofferdam)", parties vides de la structure de la coque du navire.
A Toulon, les plongeurs de la société de classification Rina constatent "un enfoncement de la coque de 4 cm de large sur 50 mètres de long". Le navire part à vide le soir même pour un chantier naval à La Spezia (Italie), où il reste en cale sèche du 2 au 9 juin avant de reprendre son service.
Reste deux questions: pourquoi le Mega Express V s’est retrouvé en dehors du chenal sur un haut-fond ? Et comment le navire a-t-il pu assurer ses rotations normalement pendant deux jours, sans que la voie d'eau ne soit détectée ?
Les Bureau enquêtes accidents / mer (BEAmer) français et italien, ont été saisies du dossier.