Les supporteurs bastiais ne sont plus "systématiquement" violents, selon les nouveaux "termes" choisis vendredi 12 septembre par le ministère de l'Intérieur pour interdire un déplacement des supporteurs de Lens à Bastia deux jours après le tollé provoqué par la première mouture de l'arrêté.
Le maire nationaliste de Bastia Gilles Simeoni et de nombreux corses avait qualifié de "choquant" et "caricatural" l'arrêté pris mercredi par Beauveau pour interdire ce déplacement à l'occasion de la rencontre de la 5e journée de Ligue 1 prévue samedi.
Face à la polémique, le ministre de l'Intérieur avait annoncé la publication vendredi d'un "arrêté modificatif".
Dans cette nouvelle version de l'arrêté, publiée au journal officiel, les supporters du SC Bastia ne font plus "systématiquement preuve d'un comportement violent quelle que soit l'équipe adverse", comme l'indiquait l'arrêté de mercredi.
Le ministère se contente dorénavant de noter que "des individus se prévalant de la qualité de supporteurs du SC Bastia font preuve d'un comportement violent lors des matchs avec certaines équipes".
Exit aussi "la plupart des supporters bastiais commettant des actes violents étant revêtus de cagoules". Dans le nouvel arrêté, ils ont "le visage dissimulé".
Par ailleurs, le ministère qui avait expliqué que le 9 août 2014, en marge du match opposant Bastia à Marseille, 10 policiers, 34 gendarmes et "de nombreux spectateurs" avaient été blessés, a retiré les "nombreux spectateurs" de son nouveau bilan.
Le maire de Bastia avait condamné les "clichés aux relents de racisme anti-corse ordinaire" que contenait selon lui la première version.
Le club corse avait fait part de son côté de "sa consternation et sa colère" face à l'arrêté, réfutant "toutes les allégations et amalgames qui tendent à présenter notre club, notre public et notre stade comme des refuges de l'ultra violence".
Les dirigeants bastiais niaient également que des supporteurs aient été blessés lors des incidents en marge du match face à l'OM le 9 août.
La Ligue des Droits de l'Homme avait enfin condamné "cette approche essentialiste qui vise à faire de chaque corse un individu culturellement dangereux. La conclusion de ce type de représentation est toujours la même : la punition pour l'exemple, qui n'est pas la justice."