L'UMP a emporté dimanche l'unique siège de sénateur de Corse-du-Sud, occupé depuis 2001 par un PRG, avec la victoire du président du conseil général Jean-Jacques Panunzi, plébiscité avec 86,40% des suffrages dès le premier tour, une première dans l'histoire du département.
Jean-Jacques Panunzi succède à Nicolas Alfonsi qui, à 78 ans, ne se représentait pas. Nicolas Alfonsi avait été élu en 2001 sous l'étiquette PRG.
Dans ce département, la droite avait déjà obtenu de bons résultats aux municipales de mars avec notamment la victoire à Ajaccio du jeune député UMP Laurent Marcangeli qui avait battu le maire sortant DVG Simon Renucci.
Le nouveau sénateur a été élu par 343 grands électeurs sur 397 voix exprimées.
Il partage toutefois avec le sortant des positions communes, notamment contre la coofficialité de la langue corse et le statut de résident en Corse.
Dans son discours de victoire à Ajaccio, le nouveau sénateur s'est engagé à défendre au Sénat "l'avenir du monde rural qui est l'âme de la Corse".
Lors du scrutin qui ne comptait pas de candidat nationaliste de Corsica Libera ou Femu a Corsica, Jean-Jacques Panunzi a devancé sans suspense ses opposants: Nicolas Alaris (PCF, 6,30%), Julia Sanguinetti (EELV, 6,05%) et Michel Leca (FN, 1,26%).
De l'engagement militaire à l'engagement politique
Le président (UMP) du conseil général de la Corse-du-Sud Jean-Jacques Panunzi, qui va faire son entrée au Sénat à 58 ans, a connu une carrière politique particulière, qui l'a conduit de l'engagement militaire à l'engagement politique en faveur de la ruralité.Au début des années 1970, il intègre l'armée au commando de parachutistes à Toulouse. A la suite de cette expérience militaire, Jean-Jacques Panunzi choisit "de vivre et de travailler en milieu rural" en 1976.
Né en 1956 à Ajaccio dans une famille originaire de Sardaigne, l'élu de droite participe alors au développement de l'entreprise familiale de menuiserie à Sorbollano (Corse-du-Sud).
Depuis 1978, il s'investit dans les affaires publiques, avec un attachement marqué à la ruralité dans un territoire "en voie de désertification".
Élu premier vice-président du district de l'Alta-Rocca de 1995 à 2001, il devient ensuite conseiller général du canton de Tallano-Scopamene, puis président du conseil général de la Corse-du-Sud en 2006.
Effectuant actuellement son troisième mandat à la présidence du département, Jean-Jacques Panunzi se démarque aussi par ses positions contre la suppression des cantons, contre la co-officialité des langues française et corse et contre le statut de résident voulu par une partie de l'Assemblée de Corse.