Le bâtonnier d'Ajaccio Dominique Ferrari a été mis en examen jeudi 09 octobre dans le cadre de l'enquête sur des attentats contre des gendarmeries en Corse en 2013, a annoncé son avocat Me Eric Barbolosi.
Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste
Le juge antiterroriste en charge du dossier l'a notamment mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et détention d'armes. Me Ferrari a été remis en liberté sous contrôle judiciaire."A ce stade", a estimé Me Barbolosi, le placement de son client sous le statut de témoin assisté aurait été "largement suffisant".
Dominique Ferrari, bâtonnier d'Ajaccio, à sortie du pôle anti-terroriste à Paris
Au centre des investigations, la découverte en décembre 2013 d'un arsenal dans un box appartenant à la soeur de Me Ferrari, ont indiqué des sources proches du dossier. Celle-ci avait été libérée à l'issue de sa garde à vue. Mais Me Ferrari est soupçonné d'en être le gérant de fait.
Avaient notamment été retrouvés un pistolet automatique, des gilets pare-balles, une grenade, des armes longues, des armes de poing, des munitions, ainsi qu'une cagoule. Les enquêteurs avaient également exploité des traces d'ADN, qui s'étaient révélées être celles d'un homme en fuite, soupçonné d'être impliqué dans les attentats, et par ailleurs client de Me Ferrari.
EQUIPE: Bruno Frediani, Olivier Pallas
Le barreau de Bastia frappé d'interdit
Pressé par son conseil de l'ordre, le bâtonnier de Bastia a "frappé la barre d'interdit". Cette mesure exceptionnelle et grave fait suite au refus de la cour d'appel d'accueillir les renvois de dossiers dans le cadre de la grève consécutive à l'interpellation de Dominique Ferrari.Vendredi, il n'y aura aucune audience dans toutes les juridictions du ressort de Bastia (Cour d'appel, TGI, Prud'hommes, Tribunal de Commerce, etc.)
Depuis lundi, les avocats du barreau d'Ajaccio manifestent par dizaines devant la caserne de gendarmerie d'Aspretto.
Me Ferrari, un militant nationaliste assumé
Me Ferrari est un militant nationaliste assumé, proche du responsable politique nationaliste Jean-Guy Talamoni, son confrère bastiais. Il a également défendu une figure historique du FLNC en Haute-Corse, Charles Pieri.Juriste rigoureux, apprécié de ses confrères, Me Ferrari est un défenseur chaleureux des thèses nationalistes pour la survie de l'identité et de la culture corses. Militant nationaliste engagé, il a été par le passé membre de l'exécutif de la Cuncolta.
Maitre Dominique Remiti Leandri, membre du conseil de l'ordre des avocats. EQUIPE: Caroline Ferrer, Jean-Pierre Grandidier, Véronique Buresi