Une délégation de salariés de la compagnie maritime SNCM, placée en redressement judiciaire, a été reçue mardi 2 décembre par le président de l'Office des Transports de la Corse (OTC) Paul-Marie Bartoli, à Propriano (Corse-du-Sud), la ville dont il est le maire.
"Nous n'avions rien à lui demander. Nous voulions simplement qu'il prenne la mesure du drame social qui se joue et qu'il voie les visages de ceux qui vont se retrouver à la rue", a déclaré à l'AFP un représentant de la CGT marins, Sylvain Passègue.
Il a ajouté que les salariés voulaient mettre Paul-Marie Bartoli "devant ses contradictions après ses déclarations sur la condamnation de la compagnie par l'Union européenne et son immobilisme qui a suivi".
Paul-Marie Bartoli n'a pas fait de déclarations après cette rencontre avec la délégation de salariés de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) qui assure la délégation de service public entre l'île et le continent et a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille le 28 novembre.
Reportage de Mélody Locard, Christelle Nicolas, Mireille Serkissian-Ceccarelli
Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé mardi à Nantes qu'il veillerait "scrupuleusement" à préserver un "maximum" des quelque 2.000 emplois de la SNCM.
Manuel Valls, qui assistait aux Assises de l'économie de la mer, a qualifié d'"aboutissement malheureux mais inéluctable après une décennie de déficits lourds" le redressement judiciaire de la compagnie déficitaire.
La compagnie s'est trouvée en cessation de paiements après que l'actionnaire majoritaire Transdev (66% des parts) a volontairement provoqué le dépôt de bilan de la compagnie en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n'était pas en mesure d'honorer.
Transdev, mais aussi l'Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour "empêcher la disparition pure et simple" de la SNCM, car cela permettrait selon eux de trouver un repreneur et d'annuler les condamnations européennes obligeant la compagnie à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d'euros.