Quatre incendies criminels et une tentative ont visé des véhicules appartenant à des fonctionnaires de police, à Bastia, depuis le 1er janvier. Révélés mercredi, ces faits sont loin d'être une première. Depuis 2011, une quinzaine de cas a été signalée.
Deux voitures et une motocyclette appartenant à la famille d’un policier en poste au commissariat de Bastia ont été retrouvés calcinés mercredi matin dans une résidence de la périphérie de la ville.
L’origine criminelle de l’incendie ne fait guère de doutes, d’autant que le début de l’année 2015 marque une véritable série noire : "pas moins de quatre faits de cette nature ont été enregistrés depuis le 1er janvier dernier, soit en moins de six jours", indique une source à l’hôtel de police de Bastia.
D’après nos informations, près d’une quinzaine de cas ont été signalés au cours des trois à quatre années précédentes, essentiellement en 2013 et 2014 : le 30 mars dernier, la voiture d’un policier de la PAF, la Police aux frontières, est retrouvé carbonisé ; le 3 juillet, c’est celle d’un fonctionnaire de la Sécurité publique ; le 27 novembre, un utilitaire banalisé appartenant à la Police scientifique et technique totalement incendié.
Avant cela, les flammes avaient ravagé un véhicule – également banalisé – de la brigade anticriminalité devant le commissariat de Bastia le 11 janvier 2013 ; une quinzaine de jours plus tard, c’était au tour de la voiture personnelle d’un policier de la Sécurité publique de partir en fumée sur le port de Toga.
D’autres faits, plus inquiétants, remontent aux années 2011 et 2012 et témoignent de l’organisation des incendiaires, capables non seulement d'identifier les véhicules personnels de fonctionnaires de police mais également de les "loger".
Ainsi, le 24 octobre 2012, une voiture de couleur bleue est incendiée au pied d'un immeuble habité par un policier bastiais. Problème : ce véhicule est identique à celui du fonctionnaire mais il appartient en réalité à un voisin. Le lendemain de la méprise, les incendiaires se "vengeront" en mettant le feu à une autre voiture, appartenant à un policier de la Sécurité publique.
Contactée par téléphone, Myriam Akkari, Directrice départementale de la sécurité publique, a assuré "les fonctionnaires d'un soutien et d'une écoute particuliers" et estimé que "tous les moyens d'investigations possibles seraient déployés pour élucider ces affaires préoccupantes."
Reportage d'Antoine Albertini, Li Jie, Anne-Laure Louche