Au fil des jours l'inquiétude grandie chez les salariés de la SNCM, mais aussi dans les entreprises partenaires ou sous traitantes de la compagnie maritime. Comment se préparent-elles alors que l'horizon reste aussi incertain ?
Zone industrielle de Furiani, à la sortie sud de Bastia (Haute-Corse), mardi matin. Dans ce groupe de distribution alimentaire, pas moins de 8000 références pour des dizaines de clients. Parmi ceux-ci, un grand compte, un partenaire privilégié : la SNCM.
Pour son service à bord, la compagnie maritime passe commande de produits frais et de produits d'épicerie dans les immenses entrepôts du groupe. Des commandes désormais en forte baisse.
"Nous avons perdu en 2014, 246.000 euros de chiffre d'affaires, ce qui représente 26%", indique la directrice commerciale du groupe, Dominique Mikidjian, évoquant "une perte considérable".
Aucune conséquence sur l'emploi pour le moment dans ce groupe où travaillent jusqu'à 450 salariés en saison estivale. Mais ce qui inquiète ses dirigeants, c'est l'avenir. "Il y a eu un appel d'offre qui précise que les fournisseurs corses doivent travailler avec la compagnie", précise Dominique Mikidjian. "On espère que cette notion va être maintenue dans le cahier des charges, mais aujourd'hui nous n'avons aucune information".
Cette inquiétude touche un grand nombre des 150 fournisseurs locaux de la SNCM, qui se partagent une vingtaine de millions d'euros et dont les contrats sont actuellement en cours de renégociation. Certains sont plus que liés au sort de la compagnie, qui représente parfois leur plus important client.
Reportage d'Antoine Albertini, Philippe Villaret, Anne-Laure Louche