Parmi les offres de reprise de la SNCM déposées au tribunal de commerce, seulement trois sont "complètes", a estimé mercredi le représentant syndical CFE-CGC Maurice Perrin, à l'issue d'un comité d'entreprise.
"Il y a seulement trois offres complètes", a déclaré Maurice Perrin après la réunion, lors de laquelle les administrateurs judiciaires ont fait une présentation orale des dossiers déposés au tribunal de commerce.
Les administrateurs judiciaires avaient indiqué lundi avoir reçu cinq offres fermes et deux lettres d'intention pour la reprise de la compagnie maritime en difficulté, qui emploie 1.500 personnes en CDI.
Reportage de Dominique Moret, Thierry Guespin, Bertrand Pasbecq
Maurice Perrin, délégué CFE - CGC; Alain mosconi S.T.C.Marins; Jean-François Simmarano, C.G.T. SNCM;
Les trois offres jugées sérieuses par le syndicaliste émanent du groupe Baja Ferries de Daniel Berrebi, de l'ancien directeur du port de Marseille Christian Garin et son "pool" d'investisseurs, et du patron corse Patrick Rocca et ses associés.
"Elles sont toutes très proches du plan +Poséidon+ de l'actuel management", a jugé Maurice Perrin. Dans ce plan, la direction de la SNCM estimait que le "périmètre d'équilibre" de la compagnie se situe autour de 800 à 1.000 emplois.
"Parmi les candidats qui retiennent toute l'attention figurent Baja Ferries, Garin, Rocca et un armateur grec", en référence au groupe Attica, qui a déposé une lettre d'intention, a indiqué pour sa part la direction de la SNCM dans un communiqué séparé.
"C'est une bonne nouvelle: les activités de la SNCM suscitent de l'intérêt et des offres sérieuses sont désormais dans les mains des administrateurs judiciaires pour conduire les discussions", poursuit la compagnie.
L'élu du personnel a de son côté fait part d'"inquiétude sur le ticket d'entrée", évoquant "trois offres très basses".
Il a de nouveau souligné que les offres étaient soumises à d'importantes conditions suspensives: effacement ou non des condamnations de Bruxelles à rembourser 400 millions d'euros d'aides publiques, transmission de la délégation du service public (DSP) Corse/continent, et renégociation des accords sociaux.
Il a également noté que le tribunal n'avait reçu "que des offres globales" et que "le processus d'amélioration des offres" qui s'ouvre "peut être vain, si la Commission européenne considère que les offres ne lui conviennent pas".
Pour effacer les condamnations, Bruxelles doit estimer que la discontinuité économique entre l'"ancienne" SNCM et la "nouvelle" compagnie est suffisante.