Après une très longue et houleuse séance publique mercredi, la Communauté d'Agglomération de Bastia (CAB) a adopté son budget. Pas celui de son président François Tatti, qui s’est abstenu avec son groupe, mais celui amendé par les cinq maires de l'agglo qui lui ont demandé de démissionner.
34 pour 6 non participation, celle du groupe Mouvement Corse Démocrate (MCD) de François Tatti et l’opposition des radicaux et des communistes. C'est au terme d'une éprouvante journée que le budget de la CAB a été finalement adopté après de nombreuses passes d'armes entre le président de la CAB et les élus.
"Vous devez partir"
Toutes la journée, François Tatti a dû faire face à la fronde de l’opposition et des maires des cinq communes membres (Bastia, Furiani, San Martino di Lota, San Maria di Lota et Ville di Pietrabugno) qui l’ont installé à la présidence.Ils lui retirent leur confiance et l’affirme en séance publique : "Vous devez partir", "vous n'avez plus la confiance des maires et vous devez en tirer toutes les conséquences". Pour autant, le président de la CAB ne s'est pas laissé démonter et a indiqué qu'il y irait au bout de son mandat.
Un budget amendé
C'est donc un budget amendé par la majorité du conseil communautaire qui a été adopté mercredi. Mais au-delà du budget qui verra la taxe des ordures ménagères augmenter de 24% au lieu des 60% proposés par François Tatti, c’est surtout un nouvel épisode de la crise politique entamée il y a trois semaines qui s’est jouée.François Tatti est désormais en charge de mettre en œuvre un budget auquel il n’adhère pas. Il a perdu la confiance de la majorité bastiaise et de celle de la CAB où il ne compte plus que 3 conseillers sur 40.
Dans ces conditions difficiles d’imaginer une gestion pérenne de l’institution. Mais son président l’a martelé : "Je suis élu jusqu’à 2020 et ceux qui veulent ma place devront patienter encore !"
