Après la possible offre de reprise du groupe STEF (CMN) vendredi, c’est un consortium de sociétés corses qui rédige une lettre d’intention et demande un délai au Tribunal de commerce qui doit trancher mercredi le sort de la SNCM.
La lettre d’intention datée du 5 juin est envoyée depuis Ajaccio par un consortium de 8 groupes insulaires au président du Tribunal de commerce de Marseille.
SCA Corse, Leclerc, le groupe Codim, la SEDDA Bastia, Europcar Corse, Bigmat, le groupe GBC (brasserie Pietra et deux distributeurs) veulent « proposer une alternative sérieuse » de reprise de la SNCM.
Dans le courrier les huit entreprises ou groupes insulaires précisent qu’ils représentent un chiffre d’affaire consolidé de près d’un milliard d’euros et 60% du trafic maritime corse-continent en fret.
Un délai jusqu'au 30 septembre
Alors que l’Europe somme le Tribunal de commerce de rendre sa décision dans les plus brefs délais et que ce dernier doit trancher dans deux jours (mercredi 10 juin), le consortium demande un sursis jusqu’au 30 septembre.
Un délai qui permettrait à la fois selon le consortium d’étudier toutes les nouvelles offres et de lever le spectre d’un conflit avant la saison touristique. Mais ce délai pourrait aussi accroître de manière irréversible les difficultés financières de la SNCM après une mauvaise saison.
Beaucoup de questions restent donc en suspens. Combien d’emplois repris ? Quel périmètre de desserte ? Quel opérateur ?
Le consortium dit s’être rapproché d’un « opérateur reconnu et spécialisé » sans révéler son nom.
Enfin le timing pose question de la même façon que pour l’offre de STEF-CMN vendredi dernier. Pourquoi maintenant, à deux jours de la décision du Tribunal qui doit trancher entre les 3 offres déposées (Barrebi, Rocca, Garin) ?
Certains pourraient y voir une stratégie dilatoire après le coup de théâtre de la STEF. De quoi troubler un peu plus les eaux sombres dans lesquelles naviguent la SNCM et ses salariés.
>> Les explications d'Alain Verdi