La soeur de Guy Orsoni, l'un des principaux accusés comparaissant devant les assises des Bouches-du-Rhône pour l'assassinat de Sabri Brahimi et Thierry Castola, en janvier 2009 à Ajaccio et Bastelicaccia, a vigoureusement nié mardi 16 juin que son frère soit un assassin motivé par la vengeance.
"Est-ce que vous imaginez votre frère dans ce comportement d'assassin, soit pour protéger votre père (Alain Orsoni visé en août 2008 par un projet d'assassinat mené par la bande criminelle du Petit Bar, ndlr), soit pour le venger?" a demandé Me Hervé Témime, l'avocat de Guy Orsoni.
"Jamais de la vie!" a répondu Antonia Orsoni, prenant la défense de son grand frère jugé avec onze autres personnes dont son père, l'ex-nationaliste et ex-président du club de football d'Ajaccio, Alain Orsoni. "S'il avait voulu exister par rapport à mon père, il se serait engagé dans la politique mais il n'aurait jamais commis une chose pareille", a ajouté la jeune femme de 27 ans, ne voulant pas croire que son frère puisse être impliqué dans ces deux assassinats.
Ingénieur agronome, spécialisée dans les questions de changement climatique, elle a dépeint un "grand frère génial et protecteur". Cette dernière journée de débats de la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône, avant le réquisitoire mercredi et jeudi de l'avocat général, puis les plaidoiries de la défense, était consacrée à l'examen de la personnalité des accusés. Selon Antonia Orsoni, son frère Guy Orsoni n'a pas été "étouffé par la personnalité de (leur) père", même si l'accusé a reconnu lors des débats le poids de son nom.
"Je le subis depuis longtemps. Si je ne m'appelais pas Guy Orsoni, je n'aurais pas eu la même vie", a-t-il déclaré. Elevé par sa mère du fait de l'exil d'un père fuyant les guerres fratricides entre nationalistes, Guy Orsoni a envisagé une carrière de parachutiste dans l'armée, une voie professionnelle qui ne lui a pas été possible du fait du passé nationaliste de son père.
"Je veux retrouver ma famille, mes amis. J'ai tout perdu" a ainsi déclaré Guy Orsoni s'expliquant sur les 55 jours de grève de la faim après son interpellation en mars 2011 à Madrid à l'issue de deux ans de cavale et sur son refus de parler aux juges d'instruction. "Je n'avais qu'une hâte, être devant des jurés populaires qui n'auraient pas d'obligation de résultat", a-t-il expliqué lundi.
De son côté, Alain Orsoni, qui n'est poursuivi que du chef de menaces de mort, a fait part de son souhait de quitter après le procès une nouvelle fois "la Corse et même la France pour une vie équilibrée ailleurs (...) si j'ai le bonheur de récupérer mon fils", a-t-il ajouté.
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