Lundi, les députés Bruno Questel et François Pupponi ont déposé une résolution visant à la création d'une commission d'enquête. Dans le même temps, mardi, une information de LCI révélait que le rapport intermédiaire sur d’éventuels dysfonctionnements de l'administration pénitentiaire ne serait pas publié par le gouvernement.
Aller plus loin que la commission des lois. C'est le sens de la proposition visant à demander la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les faits survenus à Arles le 2 mars dernier. La proposition est signée des députés François Pupponi et Bruno Questel.
Si elle était créée, la commission d'enquête aurait des moyens d'investigation importants. "Devant une commission d'enquête, les personnes auditionnées prêtent serment. Et s'il apparaît à postériori qu'ils aient menti devant cette commission, on rentre dans le domaine du pénal. La question de parjure peut être mise sur la table. Il n'y a pas de place pour l'approximation ou le mensonge", détaille Bruno Questel. "Au mieux, tout n'a pas été dit, au pire, on ne nous a pas dit la vérité. Je n'arrive pas à comprendre si la directrice a dit la vérité que les services de renseignements n'avaient pas alertée l'administration pénitentiaire et la prison de la personnalité de l'assassin d'Yvan Colonna", complète François Pupponi, député de la 8e circonscription du Val-d'Oise.
Cette démarche émane de deux membres de la majorité présidentielle. Hors caméra, les députés du groupe liberté et territoire avouent qu'ils auraient préféré une initiative commune à plusieurs groupes de l'Assemblée nationale. Rien n'indique qu'ils s'associeraient au texte s'ils étaient réélus en juin.
Une valeur symbolique
Dans ce contexte d'entre deux tours de l'élection présidentielle, chacun y va de sa stratégie. Les députés nationalistes sont dans des partis qui n'ont pas appelé à faire barrage à l'extrême droite et qui ont défilé derrière la banderole "Statu Francese Assassinu".
Un slogan difficile à assumer pour des membres de la majorité briguant le suffrage d'électeurs continentaux. Ce mercredi, en pleines vacances du Parlement, la proposition a surtout une valeur symbolique afin d'affirmer des principes.
Pour Bruno Questel, le dossier corse est à la croisée des chemins. "Je soutiens le président de la République et je vous confirme qu'une éventuelle élection de Marine Le Pen fermerait toute perspective d'évolution à la fois de ce dossier et d'évolution de la question corse vis-à-vis de la République ou au sein de la République."
Lundi, nos confrères de LCI ont révélé que le rapport intermédiaire de l'inspection générale de la justice sur les éventuels dysfonctionnements à Arles ne serait pas publié. De quoi susciter l'interrogation de la famille d'Yvan Colonna.