Mardi 4 juin, les professeurs des écoles de plusieurs établissements de l'île ont débrayé pendant une heure afin de dénoncer deux nouvelles agressions verbales de parents d'élèves à l'encontre du corps enseignant. Ce mercredi 5 juin, une réunion d'urgence doit se tenir entre le recteur d'académie, les syndicats et les fédérations de parents d'élèves.
Les enseignants du premier degré de l'île sont en colère.
Mardi 4 juin, plusieurs d'entre eux ont débrayé une heure pour protester contre deux nouvelles agressions verbales de parents d'élèves envers le corps éducatif.
Les faits remontent au 31 mai et se sont déroulés dans deux établissements de la région bastiaise.
Selon l'intersyndicale FSU, STC et UNSA, une enseignante et la directrice de l'école élémentaire François Amadei de Paese Novu, à Bastia, ont été la cible de "propos injurieux". Cet hiver, la directrice de ce même établissement avait déjà été victime d'une agression physique par un autre parent d'élève.
Dans ce même communiqué, il est également évoqué un incident lui aussi survenu le 31 mai à l'école primaire Borgu Marana. Concernant cet établissement, les syndicats font état d'une "situation signalée tendue depuis plusieurs mois" qui s'est "conclue par des paroles inadmissibles et des menaces envers l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’école".
Deux plaintes ont été déposées par les personnels enseignants à la suite de ces altercations verbales nous a confirmé Jean-Philippe Navarre, procureur de la Républiuqe de Bastia. "Les enquêtes, qui sont actuellement en cours, ont été confiées respectivement aux services de la police et de la gendarmerie nationales", précise le chef du parquet.
"Actes malveillants"
Ces deux affaires s'ajoutent à d'autres faits ayant opposé des parents d'élèves au corps enseignant ces derniers mois dans l'île.
Mi-mai, l'école Salines 6 d'Ajaccio avait été le théâtre d'une agression physique et verbale de la mère d'une élève envers une institutrice. En février, la directrice et une enseignante de l'école Simone Peretti, à Biguglia, "étaient les cibles de l’ire exacerbée d’une mère de famille", rappellent les syndicats qui se disent "inquiets de ces actes malveillants" et "demandent plus de soutien de l’administration".
"Les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas les punching-ball de parents d’élèves énervés qui auraient des comptes à régler avec la société, indique l'intersyndical. L’école doit rester un lieu sanctuarisé, où le dialogue et les échanges avec les familles restent possibles autant qu’essentiels, dans la cordialité et le respect mutuel, et dans le cadre de procédures adéquates, dont l’une des finalités est de protéger chaque partie. Nous le répétons encore et encore : propos injurieux, menaces et violences physiques n’ont pas droit de cité dans notre institution."
Réunion ce mercredi avec le recteur
Afin d'évoquer la situation et tenter de l'apaiser, une réunion d'urgence est prévue ce mercredi 5 juin en début d'après-midi entre le recteur de l'Académie de Corse, les syndicats et les fédérations de parents d'élèves.
Si ce rendez-vous ne suffisait pas à rassurer le monde éducatif, d'autres actions pourraient être menées dans les prochains jours par les syndicats. Parmi les hypothèses envisagées, un rassemblement devant l’inspection académique et le rectorat ce samedi à Ajaccio ou encore une opération "scola morta" dans toute l’île.