Les sections syndicales et les chefs d’entreprise corses ont réagi aux propositions faites par Emmanuel Macron lundi. Un discours qui n’a pas convaincu la CGT et qui inquiète le président de l’agence de développement économique de la Corse.
La mesure phare du discours télévisé d’Emmanuel Macron lundi est l’augmentation des salaires des travailleurs au SMIC de 100 euros par mois dès 2019.
Si elle n’en coûtera rien aux employeurs, c’est que l’annonce n’est pas une augmentation du salaire minimum, mais plusieurs mesures d’aides additionnées.
Sur les 100 euros annoncés, 80 euros concernent des augmentations de la prime d’activité prévues durant le quinquennat, mais avancées à 2019. Les 20 euros restants correspondent aux charges déjà supprimées cette année.
À cela, il faut ajouter l’augmentation mécanique du SMIC en 2019. Reste à savoir si tous les salariés percevant le SMIC seront concernés par cette annonce et si elle aura un effet sur les autres salaires.
Autre mesure annoncée : l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2 000 euros.
L’addition pour les petites et moyennes entreprises ?
Malgré ce coup de pouce et les autres annonces (retour des heures supplémentaires défiscalisées ou une possible prime de fin d’année), à la CGT le discours du chef de l’État n’a pas convaincu. « Le président de la République ne recule pas. Il garde son cap libéral, voire ultra-libéral. En réalité, il est en train de dire : ‘vous, le peuple, vous allez payer’. Il ne fait pas payer les grandes entreprises, il ne rétablit pas l’impôt sur la fortune », soutient Patrice Bossard, secrétaire départemental C.G.T.
Le coût total des mesures annoncées est estimé à plus de 10 milliards d’euros qu’il faudra compenser dans les caisses de l’État.
Le président de l’Adec [agence de dévellopement économique de la Corse] craint de voir les petites et moyennes entreprises payer l’addition. « Quand bien même existerait-il un procédé, on pourrait reporter sur les recettes ou la fiscalité des entreprises à moyen terme le dit coût. Je suis très prudent, d’autant que si l’annonce a été précise, son mécanisme de financement ne l’a pas été du tout », souligne Jean-Christophe Angelini, Président Adec.
Pour le Medef, syndicat des patrons, les solutions pour financer ces mesures sont plus explicites. D’après ce que l’on attend, ce serait sur le train de vie de l’État, la demande de la participation aux grandes entreprises, aux plus fortunés et de travailler sur le déficit de l’État », indique Charles Zuccarelli, président du MEDEF.
L’impact de ces différentes mesures sur les salariés insulaires est actuellement impossible à évaluer. Quant à percevoir une prime de fin d’année, avec 90 % des très petites entreprises en Corse, rares sont ceux qui devraient en bénéficier.