Lors d’une assemblée générale du club ce samedi 20 mars, Antoine Exiga n'a pas obtenu le nombre de voix nécessaires pour demeurer dans le comité directeur du club. Il réagit au micro de ViaStella.
"J'avais des proches collaborateurs à qui j'accordais toute ma confiance. Des gens qui ont travaillé avec moi avec une confiance et une sérénité sans faille. J'espère qu'il n'y aura pas ce problème que tout le monde évoque disant que certains ont trahi le président ", regrette Antoine Exiga, au micro de France 3 ViaStella, ce dimanche 21 mars. C’est un véritable séisme dans le monde du sport insulaire : Antoine Exiga, président et fondateur du GFCA Volley, est écarté de ses fonctions.
Lors de l'assemblée générale du club tenue ce samedi 20 mars, il n’a ainsi pas obtenu le nombre de votes nécessaires pour demeurer dans le comité directeur du club, ce qui de facto le démet de sa fonction de président. "Je suis encore dans la déception, pas encore dans l'analyse de ce qu'il s'est passé", confie l'ex-président, qui "s'accorde quelques jours pour réfléchir" à la façon dont les choses se sont déroulées.
Quelles sont les raisons de cette mise à l'écart? Aucune explication officielle n'a encore été donnée mais ce n'est un mystère pour personne : de vives tensions internes traversent le club depuis plusieurs semaines.
Sotto voce, il se murmure que le projet porté par le fils du président, l'ancien volleyeur international Jean-François Exiga, visant une révolution interne et de lourds changements dans l’équipe, serait l'objet du courroux de plusieurs membres du club.
Quant à savoir si ce "putsch" était préparé, rien n'indique à ce stade que ce soit forcément le cas. L'élection du comité directeur se déroule en vote individuel : les 32 membres habilités à voter donnent leurs voix à un candidat et les 9 premiers sont élus. Ce samedi, Antoine Exiga est arrivé 10ème du classement.
Selon nos informations, l'une des membres du bureau directeur fraîchement élue aurait déposé immédiatemment sa démission pour permettre à Antoine Exiga de conserver son siège et donc sa place de président. Ce dernier aurait alors refusé, estimant avoir été désavoué.
Une figure du sport insulaire
Reste que le départ dans ces circonstances d'Antoine Exiga laisse un goût amer dans le monde du sport professionnel et au delà. Figure tutélaire du club depuis plus de 50 ans, le président du G.F.C.A. est avant tout un symbole du volley-ball corse, connu et reconnu aussi bien sur l’île qu’au plan national. Sous sa direction, le Gazélec est resté pensionnaire de la Ligue A, première division de volley, pendant 13 saisons. Le club ajaccien a décroché la prestigieuse coupe de France à deux reprises, en 2016 et 2017.
Sur les réseaux sociaux, l'Amicale des Anciens du G.F.C.Ajaccio regrette l'éviction d'Antoine Exiga. "La sortie d'Antoine manque de panache et d'élégance. C'est comme si on avait jeté à terre la Tour Eiffel", écrit l'un de ses membres.
Une page facebook, "Fan Club Antoine EXIGA !!", a même été créée ce jeudi. Elle regroupe plus de 100 membres, qui postent des message de soutien à l'ancien président.
"J'ai été durement sanctionné, je pense que je ne suis plus l'homme de la situation"
Le nouveau comité directeur n'a pas souhaité s'exprimer officiellement, préférant attendre l'élection du nouveau président, prévue le 23 mars pour donner une position commune. Mais plusieurs de ses membres, contactés par France 3 Corse ViaStella, ont assuré "regretter profondément" le départ d'Antoine Exiga dans ces circonstances. "Nous espérons que lorsque la tension sera retombée, Antoine Exiga pourra apporter sa connaissance et son expérience à un club qui lui doit tant", a estimé l'un des membres du comité, préférant conserver l'anonymat car n'ayant pas mandat à s'exprimer au nom de tous.
Antoine exiga sera-t-il disposé à reprendre son poste? "Non, répond ce dernier. A partir du moment où j'ai été sanctionné, et durement sanctionné, je pense que je ne suis plus l'homme de la situation".
Le GFCA relégué
Hasard du calendrier, le club a disputé un match décisif à Nantes, quelques heures seulement après l'annonce choc de fin de présidence d'Antoine Exiga.
Les hommes de Frédéric Ferrandez n'avaient pas le droit à l'erreur : seule une victoire aurait permis de sauver leur place dans l'élite. Après un début de rencontre prometteur, les Ajacciens se sont finalement inclinés 3 sets à 1. Si Nantes Rezé, également menacé de relégation, a donc assuré son maintien en remportant les 3 points, le Gazélec devra de son côté évoluer la saison prochaine en Ligue B.
En moins de 24 heures, le G.F.C.A. Volley perd donc son président historique et sa place en ligue A. De quoi augurer des lendemains difficiles.