Lundi 5 février, le parti Femu a Corsica a réitéré son soutien à Gilles Simeoni, président de l’exécutif de Corse, visé par un article du Canard Enchaîné. Le secrétaire national du parti a accordé un entretien à France 3 Corse où il revient notamment sur l’accord politique sur l’autonomie de l’île.
Le parti Femu a Corsica a organisé, lundi 5 février, une véritable démonstration de soutien envers le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, visé par les accusations d'un article du Canard Enchaîné.
Plus d'une centaine de militants étaient se sont réunis à Bastia.
Le secrétaire national du mouvement François Martinetti revient sur cette affaire dans un entretien accordé à France 3 Corse ViaStella.
Vous dénoncez la publication de l’article du Canard Enchaîné visant Gilles Simeoni. Vous dénoncez une action barbouzarde, est-ce selon vous une attaque contre le président de l’exécutif ou contre l’accord sur l’autonomie de la Corse en cours ?
Aujourd’hui, on est à un point de bascule et on voit, à quelques mètres de cet accord historique sur lequel on travaille, que le temps est arrivé pour les grandes manœuvres. On a parlé de barbouzerie pour cette action du Canard Enchaîné, il y a aussi des actions contre des militants nationalistes qui sont faites en Corse qui crée un climat de tensions. Aujourd’hui, on le dit avec sérénité, on réitère notre confiance totale au président de l’exécutif et on condamne ces barbouzeries.
Cet article du Canard Enchaîné est scandaleux, car il dénonce quelque chose qu’on valorise. Qu’est-ce que ça veut dire ? Cette action contre Cavallo, c’est un symbole très fort contre une terre qui a été la terre de toutes les injustices et sur lequel le président de l’exécutif a préempté au nom du peuple corse, de la collectivité de Corse. Une confiance qui est réitérée et finalement, la volonté de construire un accord politique à la hauteur des enjeux.
Dans ce contexte Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, vient de reporter sa venue. Est-ce que pour vous ça veut dire que le processus est en danger ?
On prend acte de la décision du ministre Darmanin. Nous, on reste dans le même état d’esprit, on est déterminé à construire cet accord, car il y a des enjeux sociétaux, sociaux, économiques, politiques très forts. On se doit tous d’être responsables et on en appelle à la responsabilité générale à Paris, comme en Corse, pour construire cet accord politique dans les semaines à venir.
Cet accord politique se fait sur la base de la délibération du 5 juillet. On veut un accord élargi, on ne veut pas un accord unanime. Ce n’est pas l’objectif. L’objectif, c’est d’être véritablement sur le socle du 5 juillet et de construire ensemble encore plus et d’aller encore plus loin des 73 % qui ont déjà voté pour cette délibération avec toutes les forces politiques représentées à l’Assemblée de Corse et au-delà.
Gérald Darmanin regrette la non-condamnation de l’action de Core in Fronte à Centuri. Est-ce que vous condamnez cette action ? Est-ce que vous en êtes solidaires ?
On n’a pas à commenter l’action d’autres partis politiques. Nous, on est dans un état d’esprit victorieux parce qu’on n’a pas le choix de gagner aujourd’hui pour la Corse, pour son avenir. On a une attente très forte au sein de la population, on en appelle tout simplement à un esprit de responsabilité en Corse, à Paris. Le peuple corse est en attente d’un accord politique fort pour les générations à venir et pour maîtriser ce destin et maîtriser notre île et pouvoir vivre encore des générations et des générations tranquillement et pouvoir construire ce pays. Parce que c’est ce que l’on veut aujourd’hui, construire un pays.
Il faudra un accord pour Gérald Darmanin et pour la droite qui est unanime, vous vous dites l’unanimité en démocratie, ça n’existe pas…
Évidemment. On est là pour construire un accord politique, avec toutes les forces politiques, nationalistes, mais pas que. Nous sommes responsables et nous espérons élargir le cercle, mais autour de piliers forts que sont : le pouvoir législatif, la langue, la terre. On veut faire les accords de Nouméa à la Corse, on veut enfin clôturer un cycle de conflits de 50 ans et enfin entamer des relations sereines entre la République française et le peuple corse.