143 kilomètres. En ligne droite. Et en bord de mer. Tentant. Et pourtant, la route des vacances qui relie le premier port de Corse et sa station balnéaire la plus fréquentée peut parfois tourner au chemin de croix. A part si on a de la chance, comme nos reporters du jour...
Nos journalistes, ce matin, sont partis de Bastia pour rallier Porto-Vecchio.
Equipés de pied en cap, tels Lewis & Clark se lançant dans la traversée de l'Ouest sauvage au début du XIXème siècle.
Et bien décidés à revenir vivants de cette redoutable expédition.
Dans le coffre, sacs de couchage, sachets de noix et de fruits secs pour reprendre des forces, gourde, brumisateur, batteries de rechange et un code morse international.
On n'est jamais trop prudents.
Prendre son mal en patience
La traversée de la plaine orientale, en juillet et en août, ça provoque ce genre de peur irraisonnée chez tout Corse doué d'un minimum de jugeote.
Les plus téméraires, bien décidés à descendre se baigner à Palombaggia ou à draguer les touristes italiennes à la Via Notte, tablent sur près de quatre heures de route pour parcourir les 143 kilomètres...
C'est dire la déception de nos journalistes quand ils ont débouché sur le port de plaisance de Porto-Vecchio, à peine plus de deux heures après leur départ de la place Saint Nicolas...
Pour le périple et les récits d'aventure, il faudra repasser...
Alors fake news, les embouteillages interminables sur la très populaire T10, une fois l'été venu et les premiers touristes débarqués?
Disons plutôt que nos journalistes ont eu de la chance.
La haute saison touristique n'a pas encore commencé
Malgré les incantations des politiques et des professionnels, elle continue de se réduire à cinq ou six semaines, entre le 15 juillet et la fin août.
A ce moment-là, lorsque les estivants auront pris possession des innombrables camps de vacances, campings et autres établissements touristiques qui longent la route de la plaine orientale, ce sera une autre paire de manches...
Pris dans le flot ininterrompu des voitures qui, à peine débarquées à Bastia, mettent le cap sur l'extrême sud, il faudra prendre son mal en patience.
C'est sur cette route que l'on comptabilise le plus d'accidents
Mais finalement, ce n'est pas si mal.
Coincés dans la voiture, par 42 degrés à l'ombre, avec la clim' qui toussote et le petit dernier qui veut écouter pour la deux-centième fois de la journée la dernière chanson d'Aya Nakamura, on a le temps de réfléchir.
Et de se rappeler que la T10 est l'axe routier le plus meurtrier de Corse, et de loin.
Le facteur accidentogène le plus important est la vitesse.
En 2018, elle est la cause de près de la moitié des décès constatés...
Alors ralentir l'allure, finalement, n'a pas que des inconvénients...