Maxime Beux, grièvement blessé le 13 février à Reims lors d'incidents avec la police, a choisi de s'exprimer sur un média national 24h après avoir changé d'avocat. Sur RTL ce matin, il a dénoncé le "mensonge grotesque" des policiers qui assurent qu'il s'est blessé en tombant sur un poteau.
Ce matin Maxime Beux témoignait pour la première fois sur RTL au micro d'Yves Calvi dans l'émission "6 minutes pour trancher". "J'ai été victime d'un tir de Flash-Ball et le mensonge, derrière, est grotesque (...) on est tombé dans un guet-apens, les caméras de surveillance en attestent", a-t-il déclaré.
"Les lésions sont tellement importantes que ce ne sera pas vraiment compliqué de démontrer scientifiquement que c'est impossible que ce soit une simple chute sur un poteau qui a entraîné un tel choc", a-t-il aussi déclaré, dans ce premier entretien accordé depuis les incidents.
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Le jeune homme, par la voix de ses proches, a toujours assuré avoir été blessé par un tir de Flash-Ball des forces de l'ordre dans les incidents du 13 février.
Le parquet de Reims affirme de son côté qu'il se serait blessé en tombant sur un poteau alors qu'il était poursuivi par des policiers. Une information judiciaire pour "violences volontaires" a été ouverte pour clarifier les circonstances des incidents et l'Inspection générale de la police nationale a été saisie.
L'étudiant de 22 ans a expliqué sur RTL qu'il avait "définitivement perdu la vue de l'oeil gauche, désormais irrécupérable", la phase de cicatrisation devant déterminer dans quelques semaines si l'oeil lui-même sera perdu ou pas.
Il a assuré avoir été pris à partie avec un groupe de supporters, après le match, "par des forces de l'ordre en civil qui ont été très provocatrices toute la journée". "On s'est fait interpellé de manière très, très, très musclée, violente", a ajouté M. Beux, défendu par l'avocat Eric Dupont-Moretti. Il assure aussi avoir entendu "des insultes racistes virulentes" de la part des policiers.
Les incidents survenus à Bastia avaient suscité une vive réaction en Corse, où plusieurs manifestations et rassemblements avaient dégénéré dans la semaine qui avait suivi, conclue le 21 février par le défilé, sans incident, de plusieurs milliers de personnes à Bastia.