Des milliers de touristes ont quitté précipitamment, hier, le camping où ils passaient leurs vacances. Et on été accueilli, dans l'urgence, par les communes. Ce matin, après une nuit pas comme les autres, on a recueilli leur sentiment.
"Y en a qui ronflent, mais on fait avec, hein..."; lance, taquin, Hervé. Dans la file qui s'est constituée dans la salle du complexe sportif de Calvi, le quinquagénaire plaisante avec ses compagnons d'infortune, en attendant d'accéder aux tables où les bénévoles distribuent des boissons chaudes, et de quoi grignoter.
On a entendu des coups de tonnerre toute la nuit, les plus petits criaient
Pierre
Au lendemain d'une journée éprouvante et riche en émotions, c'est le soulagement qui règne ce matin chez les touristes. La nuit a été rassurante, comme nous le raconte Pierre : "on a entendu des coups de tonnerre toute la nuit, les plus petits criaient, ça pouvait parfois être impressionnant. Mais le moral est plutôt bon, ce matin. Avec le recul, on se dit qu'on a eu de la chance. Et cette nuit, on se sentait en sécurité. C'était une sage décision de quitter les campings pour venir se réfugier ici".
Lola, qui enfile un tee-shirt à son plus jeune fils, assis sur l'un des lits de camp prêtés la veille par la Légion étrangère, confirme : "tout le monde est solidaire, on discute avec nos voisins. On a de quoi manger un petit peu, les enfants sont calmes... On est en train de voir si on va pouvoir retourner récupérer la voiture, qu'on a laissé à la Pinède. Avant, peut-être de retourner au camping ! On espère en tout cas."
Retourner au camping
Pour beaucoup de ces réfugiés d'un soir, la mortelle tempête de la veille, bien que très impressionnante, ne marquera pas la fin de leurs vacances.
Eric et Salomé ont "hâte de retourner au camping. Mais si on ne peut pas le réintégrer cette année, on reviendra l'année prochaine... Ca ne nous a pas dégoûté de la Corse." Lola, de son côté, est plus prudente, et recadre ses parents. "Y a des arbres qui risquent encore de tomber, il faudra faire attention".
On aurait pu être une journée de plus à la plage, ça m'allait très bien !
Lucas
Lucas, lui était sur son bateau, à quai, au moment des plus violentes bourrasques : je suis soulagé, on est heureux d'être en bonne santé, mais on aurait pu être une journée de plus à la plage, ça m'allait très bien !" Malgré les dégâts spectaculaires sur son embarcation, le jeune homme veut voir le bon côté des choses.
Solidarité insulaire
Tous soulignent la gentillesse, la réactivité et l'efficacité des pouvoirs publics, des associations et des particuliers. Jean-Michel Nobili, l'adjoint au maire de Calvi, met en avant la solidarité qui règne, sur sa commune : "on a fait appel aux commerçants, aux boulangers, tout le monde a joué le jeu. Les restaurateurs fermés ont rouvert leur cuisine pour nous amener des vivres. On a fait au plus pressé, on n'est pas habitués à ça, mais on s'en est sorti, et les gens ont pu passer la nuit au sec, et tranquilles..."
Une solidarité que l'on retrouve partout, à travers l'île, de Porto-vecchio à Sagone en passant par Calenzana.