Après avoir témoigné dans un grand nombre de dossiers judiciaires, après avoir éclairé les magistrats sur le fonctionnement de la brise de mer en pleine phase d'explosion, Claude Chossat le repenti sans statut donc sans protection, publie un livre. Un testament dit-il.
"Je ne suis pas un saint mais je ne suis pas un assassin". Claude Chossat reste dans l'ombre mais il vient d'écrire 300 pages sur quelques années de sa vie. Chauffeur de Francis Mariani, petite main ou factotum de la Brise de mer il la décrit dans son quotidien. Surtout comme une entreprise de violence, à l'emprise sur le monde économique très profonde.Taux de racket entre 10 et 30%, informateurs dans des couloirs de collectivités publiques, de commissariats, de ministères. On l'avait déjà lu mais le témoignage de l'intérieur sur la machine à cash est précis. Une économie de contrainte qui a fasciné Claude Chossat, avant dit-il de l'effrayer.
Depuis 2010 il a raconté aux enquêteurs : de 2007 à 2009 les tensions folles entre les clans de Francis Mariani et de Richard Casanova, affaires Wagram, Manunta, liens avec le domaine de Murtoli, avec des figures nationalistes... De quoi nourrir bien des dossiers judiciaires autour d'une mafia corse mais aucune protection pour ce repenti qui n'en a pas le statut. Aujourd'hui il se sent lâché par la justice.
Puisqu'il n'a plus rien à perdre, il donne sa version, quand d'autres le traitent de mythomane ou de balance. L'enfant de Cuttoli, la quarantaine venue, se croit autoriser à s'adresser à la jeunesse.
Renvoyé devant les tribunaux pour le meurtre de Richard Casanova et dans le dossier de l'explosion qui a coûté la vie à Francis Mariani, Claude Chossat est l'un des rares survivants de tensions sanglantes qui brutalisent aussi la société insulaire en silence. Ce livre (édition Fayard) permet de le comprendre une fois encore.
REPORTAGE Florence Antomarchi, Marie-Françoise Pianelli, Sylvie Loigerot, Stéphane Wislin, Jean-Yves Loens :
Claude Chossat livre un "testament" de 300 pages
•
©FTVIASTELLA
Voir l'entretien intégral avec Claude Chossat, par Jean-Yves Loens :