Goût, texture et prix… La charcuterie corse AOP et la charcuterie industrielle estampillée Corse n'ont rien de commun. Pour promouvoir leurs produits auprès des touristes, des éleveurs traditionnels se sont réunis à Vizzavona pour la première édition d'A Festa di U Porcu Nustrale.
Chaque année, les éleveurs traditionnels produisent 1 000 tonnes de charcuterie. Ils ne sont pas assez nombreux pour répondre à la demande. Alors les industriels s'en donnent à cœur joie. 10.000 tonnes de charcuterie sont vendues estampillées corse, mais en fait, la viande est au mieux importée et transformée sur l'ile.
Alors comment distinguer un vrai saucisson corse de sa copie industrielle ? "Les seuls conservateurs (dans la charcuterie corse, ndlr) sont le sel et le poivre, donc la texture de la viande ne va pas être la même. (L'industriel) si vous le tordez il revient sur lui-même, alors que celui-ci il casse, on voit vraiment que la viande est un produit naturel", explique Nicolas Capodimacci, président du syndicat "Salamaria Corsa".
Le syndicat regroupe plus de 120 éleveurs. Il réclame depuis quatre ans le label appellation d'origine protégée (AOP) pour le saucisson, selon un cahier des charges strict : des porcs nés, élevés et abattus en Corse, nourris avec des céréales, puis avec de la châtaigne ou des glands.
Mais cette exigence de qualité a certes du goût mais surtout un coût. Comptez 10 euros pour 200 grammes de saucisson corse artisanal, deux fois moins pour un saucisson industriel.