Presque un électeur sur deux n'a pas voté dimanche. C'est la première fois depuis 1982, date de l'installation de l'Assemblée de Corse qu'une liste obtient la majorité absolue. Les nationalistes comptent 41 sièges sur 63. Les trois groupes d'opposition se partagent les 22 autres.
Dans l’Assemblée de Corse sortant, il y avait quatre groupes d’opposition. Un nombre qui représentait 43% des sièges. Cette fois, ce sera seulement trois groupes et 35% de conseillers.
Ce recul est l’image miroir de l’image nationaliste. Si la droite pèse 30% des suffrages, la division de campagne persiste. Il y aura donc deux groupes de droite avec en tête Jean-Martin Mondoloni qui a recueilli plus de 18% des voix, soit 10 sièges. Il affiche une opposition de fond.
« Il y a deux projets de société : le projet respectable, et manifestement validé par les urnes, qui est celui de la majorité nationaliste, et un autre projet de société, qui est le mien. Il consiste à penser et à croire, en tout cas à faire échos à une partie de l’opinion qui pense que la voie d’émancipation, d’accomplissement de la Corse se trouve dans la République française », a-t-il déclaré.
Questions sociales et principes
Pour le débat, toujours à droite, Valérie Bozzi, un peu plus de 12% des voix, six sièges est plus effacée. « Le groupe d’opposition que j’animerai dans cette nouvelle Assemblée travaillera en tout cas je l’espère, sera une force de proposition plus que d’opposition pour que cette collectivité unique soit une réussite », a-t-elle précisé.
Plus de gauche estampillée, mais un groupe La République en marche qui atteint six sièges avec 13% des suffrages. Jean-Charles Orsucci annonce un positionnement sur les questions sociales et quelques principes comme la laïcité et l’humanisme.
Et quand François Orlandi rappelle les chiffres de l’abstention, le plateau de France 3 Corse ViaStella laisse entrevoir les crispations possibles. Dans l’hémicycle il n’y a aucune tradition de majorité absolue et le risque hégémonique existe. Mais pour les oppositions l’essentiel se jouera surtout dehors où les attend un travail de refondation de leurs propres forces.