C'est l'une des deux dispositions de l'état d'urgence sanitaire censurées par les 9 Sages, qui se prononçaient, hier, sur sa prorogation. L'essentiel de la loi a néanmoins été validé.
Matignon avait envisagé d'isoler, ou de placer en quarantaine, toute personne arrivant dans une collectivité d'outre-mer, ou en Corse, et qui était testée positive au Covid-19. Mais la mesure aurait également été appliquée si cette personne avait voyagé dans des territoires où le virus continuait d'être très actif...
Le gouvernement avait expliqué que c'était pour "protéger des territoires plus fragiles du fait de leur situation isolée ou insulaire".
Pas d'isolement automatique
Le Conseil constitutionnel, hier, en a décidé autrement.Il a rejeté cette disposition, qui, selon l'institution, constituait "une mesure privative de liberté".
Selon les Sages de la rue de Montpensier, "la liberté individuelle ne peut être tenue pour sauvegardée que si le juge intervient dans le plus court délai possible."
En clair, pour décider de placer quelqu'un arrivant en Corse en isolement, il faudra l'aval d'un juge judiciaire.
Protection des données personnelles
La deuxième mesure censurée concerne, elle, l'ensemble du pays.Et soulève, là encore, la question des libertés individuelles.
Elle porte sur le très controversé dispositif de traçage des personnes contaminées, et de celles et ceux qu'elles ont croisées.
Selon le Conseil constitutionnel, ce système d'information "poursuit l'objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé".
Il ne le conteste donc pas.
Pour autant, il est plus réservé sur les personnes qui pourraient avoir accès aux données recueillies.
Le Conseil a demandé que les données extraites de ces fichiers soient communiquées sans qu'y figurent les nom, prénom, adresse, ce qui était déjà prévu, mais également sans qu'y apparaissent les e-mail et numéro de téléphone.