L'entreprise alsacienne Barral a fermé ses portes. Elle avait ouvert en avril 2020 à Rouffach en pleine pandémie afin de produire des masques chirurgicaux. Nous apprenons cette semaine qu'elle a mis la clé sous la porte en 2023.
Au début de l'année 2020, la pandémie de Covid-19 mettait le pays à l'arrêt. La France prenait alors conscience de sa faiblesse en matière d'industries locales. Le pays, confronté à une pénurie de masques, ne pouvait alors plus compter sur les pays étrangers pour le fournir. La France ne disposait pas non plus des usines de fabrication nécessaires sur son territoire afin de s'approvisionner en masques.
Dans ce contexte de crise, une entreprise alsacienne a su se retrousser les manches. En quelques semaines, Barral Technologies (Rouffach, Haut-Rhin) se transforme en machine de guerre, produisant des millions de masques pour protéger les Français du virus.
Le Covid-19 a mis en exergue les faiblesses du pays en matière de souveraineté sanitaire. La préparation aux prochaines crises nécessite un renforcement des capacités industrielles et sanitaires.
Ministère de l'économie, juin 2023
Nous apprenons cette semaine que l'entreprise a fermé ses portes en 2023 en raison de l'inflation et du manque de commandes publiques. À notre micro, Benoît Basier, actuel PDG de Meyer Sansboeuf et ancien PDG de Barral explique ne pas avoir eu d'autre choix que de s'adapter à un monde de l'entreprise de plus en plus incertain.
On va vivre de plus en plus des hauts et des bas dans nos économies, avec des besoins très urgents. Il faut qu'on réussisse à développer une économie avec une vision sur le long terme. Cela a certes un coût, mais ça permet de préserver quelque chose de solide.
Benoît Basier, ancien PDG de Barral
En 2021 déjà, l'entreprise faisait part à nos confrères de France Bleu des difficultés qu'elle rencontrait. Face à la concurrence asiatique, difficile de faire le poids : la Chine vend ses masques deux fois moins cher que la France en moyenne.