Le groupe pharmaceutique Sanofi inaugure une usine qu'il présente comme unique au monde avec 500 millions d'euros investis sur le site basé à Neuville-sur-Saône, près de Lyon. "Modulus" a été inaugurée par Emmanuel Macron le 10 septembre 2024.
Emmanuel Macron a inauguré ce 10 septembre, une usine "futuriste" de vaccins et biomédicaments du groupe français Sanofi, près de Lyon. Le site, à Neuville-sur-Saône, représente un investissement de 500 millions d'euros du groupe et de l'Etat. Cette "usine du futur", présentée comme unique au monde, va permettre de produire jusqu'à quatre vaccins ou biomédicaments simultanément et de reconfigurer les lignes de production en quelques jours ou semaines pour en fabriquer d'autres si besoin, souligne Sanofi dans un communiqué.
Une usine "révolutionnaire, unique au monde", présentée comme un bond technologique par le groupe Sanofi. Lancée en 2020, la construction de ce site industriel a pour but de faire face à la concurrence avec une plus grande compétitivité.
"Vous êtes ici dans une première mondiale" a déclaré Emmanuel Macron. "Nous sommes donc au cœur de l'ambition des défis du 21ᵉ siècle pour notre pays. Il y a quatre ans, avec le covid, on s'est aperçu de ce que coûtait la perte de souveraineté. Nous avons constaté notre dépendance en matière de vaccins. Et désormais, nous pouvons nous adapter beaucoup plus vite."
Modulus : l'usine du futur
La grande différence est qu'avant pour fabriquer un seul vaccin, il fallait un bâtiment entier configuré et sécurisé à cet effet. Ici, dans le même bâtiment, il sera possible de fabriquer jusqu’à 4 vaccins ou bio médicaments à la fois à partir de 2025.
Le président de la République a donc visité le cœur du réacteur, la zone de production des vaccins qui sera bientôt une zone stérile et ne sera plus accessible.
Traditionnellement, un tel site industriel dispose de bâtiments dédiés à une technologie ou un produit et tout changement de plateforme de production nécessite "plusieurs mois, voire plusieurs années".
Ce nouveau site, qui concentrera l'équivalent de 34 mini-usines standardisées, va permettre d'opérer des "changements rapides des capacités de production" et "d'augmenter rapidement la production d'un vaccin en cas de pandémie", assure le groupe.
Sanofi, qui avait raté le virage vers les vaccins à ARN messager lors de la pandémie de Covid-19 en 2020, se positionne ainsi de nouveau dans la course à l'innovation.
À la question : "c'est l'usine qui a manqué à Sanofi lors du covid?" posée sur place par France 3 Rhône-Alpes, le directeur vaccin monde, Thomas Triomphe, répond : "c'est l'usine qui grâce à sa nouveauté, va nous permettre de créer des vaccins de pandémie lorsqu'une nouvelle pandémie va arriver."
Une usine opérationnelle fin 2025
L'investissement, de 250 millions d'euros de la part de l'État avait été annoncé par Emmanuel Macron en pleine crise du Covid en juin 2020. Cette nouvelle étape est censée assurer la "souveraineté sanitaire et l'attractivité industrielle française et européenne", se félicite la présidence.
L'usine sera opérationnelle fin 2025, après qualification des installations et validation des procédés de fabrication, et va permettre la création de 160 emplois.
Elle pourra produire des vaccins viraux vivants, atténués, à protéine recombinante ou à ARN messager, ainsi que des traitements issus de biotechnologies comme les enzymes ou les anticorps monoclonaux.