Au lendemain du remaniement ministériel, Emmanuel Macron a exposé le cap du nouveau gouvernement. L'évolution institutionnelle de l'île n'a pas été mentionnée. L'occasion de faire le point sur le processus de négociation, deux semaines après le vote du rapport sur l'autonomie à l'Assemblée de Corse.
Lors de la première déclaration d’Emmanuel Macron au lendemain du remaniement, pas un mot n’a été prononcé sur la Corse.
Sur le plan institutionnel, la déconcentration et le rôle des maires ont été mentionnés, rien de plus. Gérald Darmanin, en tout cas, est maintenu au ministère de l'Intérieur.
Aucun signe, aucun contact
Depuis le vote sur l’autonomie du 5 juillet, aucun signe n’a été donné, aucun contact direct ou indirect n’a été pris entre le gouvernement et l’Exécutif de Corse.
Longtemps, le discours officiel a consisté à dire qu’il fallait rendre une copie pour qu’Emmanuel Macron dispose d’une base tangible.
La réforme de la Constitution aurait pu être esquissée lors du traditionnel discours du 14 juillet. Mais au vu du climat d’émeute consécutif à la mort de Naël Merzouk le 27 juin à Nanterre, l’Elysée a préféré laisser la main à Matignon.
Prochain rendez-vous ?
Emmanuel Macron est attendu lundi 24 juillet en Nouvelle-Calédonie. La Corse sera-t-elle associée à la Kanakie dans un discours mentionnant l’évolution constitutionnelle à venir ? Il est trop tôt pour le dire.
À moins que le chef de l’Etat n’attende le 4 octobre, qui serait à la fois l’anniversaire des 80 ans de la libération de la Corse et des 65 ans de la promulgation de la Vème République ?
En 2013, François Hollande s’était rendu dans l’île. En 2023, ce pourrait être au tour d’Emmanuel Macron.
Mais au-delà de la parole présidentielle, les conseillers territoriaux attendent désormais de pouvoir entrer dans la deuxième phase du processus dit de Beauvau.
L'analyse de Dominique Moret :