Le cancer du poumon est surreprésenté en Corse. C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'agence nationale de santé publique, conséquence notamment de plusieurs années d'inertie politique face au prix du tabac qui est 25% moins cher en Corse.
Jour de soleil en plein hiver, et à la terrasse des cafés, la fumée s'échappe et en particulier des mains de femmes. Mélanie fume depuis l'âge de 15 ans, même aujourd'hui malgré son chagrin."J'ai perdu ma maman il y a 10 jours d'un cancer du poumon, c'est pas pour autant que j'ai arrêté de fumer."
D'après l'étude menée par l'agence nationale de santé publique, c'est en Corse que les cas de nouveaux cancer du poumons sont les plus nombreux, et le record est détenu par les femmes. Elles détiennent un deuxième record autant absolu qu'inquiétant, la mortalité par cancers du poumon, supérieur de 31% par rapport au continent.
Dans l'attente des registres insulaires des cancers, la dernière étude de l'agence nationale de la santé publique produit des estimation de plus en plus fines, comme l'explique l'épidémiologiste de l'agence Guillaume Heuzé : "on se base sur les données dans les registres des départements et c'est sur cette base que nous avons des estimations en comparant aux données des personnes qui passent à l'hôpital."
Dernière nouveauté révélée par l'étude, chez les femmes corses le cancer du poumon tue plus aujourd'hui que le cancer du sein, contrairement à la métropole. Les médecins tirent la sonnette d'alarme et demandent aux politiques d'ajuster le prix des cigarettes de l'île sur celui du continent.
Le différentiel de prix est aujourd'hui encore de 25% au moins jusqu'en 2020.